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Photo: Reuters |
(VOVworld) - A trois jours du second tour de la primaire de la droite, les deux finalistes ont débattu durant près de deux heures, sur des sujets aussi divers que le temps de travail, l’identité de la France ou les relations avec la Russie.
Les thématiques économiques et sociales ont été l’occasion des plus vifs échanges entre eux. Le maire de Bordeaux a insisté à plusieurs reprises sur leurs différences. Il a ainsi clairement exposé qu’il n’était à ses yeux «pas juste» de demander aux fonctionnaires ou aux salariés de «travailler plus pour gagner moins», par exemple «39 heures payées 37».
Si l’un et l’autre proposent de confier aux entreprises la fixation de la durée du travail, François Fillon entend supprimer la durée légale du travail (hormis la limite internationale de 48 heures) et ne pas lier automatiquement hausses du temps de travail et du salaire. Alain Juppé, lui, souhaite conserver par défaut, au bout de deux ans, une durée légale du travail: 39 heures. «La réforme ce n’est pas la pénitence mais l’espérance», résume-t-il.
Outre un décalage sur le nombre de postes de fonctionnaires ou emplois publics à supprimer - 250 000 pour Juppé (sauf dans la police, la justice et les douanes), 500 000 pour Fillon - une vraie divergence est apparue sur le modèle social français.
François Fillon parle de «le changer» et d’en «reconstruire» un nouveau, Alain Juppé de «le consolider et non pas le casser».
Les autres thématiques abordées n’ont malheureusement pas pu aussi clairement mettre en lumière les nuances ou les divergences entre les deux finalistes. Sur la politique étrangère, en particulier la Russie ou la Syrie, les téléspectateurs ont davantage assisté à une convergence progressive des positions qu’à un véritable débat. «Je suis surpris que pour la première fois dans une élection française le chef d’État russe choisisse son candidat», a néanmoins attaqué Alain Juppé. «Je n’y suis pour rien», a immédiatement marmonné l’intéressé.
Même chose concernant l’identité nationale. Si François Fillon a clairement rejeté l’idée d’une «nation multiculturelle» et prôné l’assimilation des étrangers, Alain Juppé n’a pas vraiment répondu en répétant que «l’identité de la France, c’est d’abord sa diversité».