Frappes en Syrie: les réactions se multiplient dans le monde

(VOVWORLD) - La Russie a vivement réagi à la frappe des Américains et de leurs alliés Britannique et Français. Elle a dénoncé samedi 14 avril «avec la plus grande fermeté» ces frappes contre des installations du régime de Damas en Syrie, en représailles à une attaque chimique présumée. 
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Plus tôt dans la matinée, l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov a considéré que les frappes militaires occidentales en Syrie revenaient à «insulter le président russe», un acte qui sera suivi de conséquences. La Syrie «avait une chance d'avoir un avenir pacifique». «Un coup a été porté contre la capitale d'un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste», a par ailleurs écrit sur Facebook la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Les frappes occidentales contre la Syrie interviennent «au moment où elle avait une chance d'avoir un avenir pacifique». La porte-parole se référait au fait que les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie, ont repris ces derniers mois une grande partie des territoires qui étaient tenus par les groupes rebelles. 

Entre-temps, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’il pensait qu’un règlement politique était le seul moyen de résoudre le problème syrien et a appelé à une enquête objective sur les attaques présumées utilisant des armes chimiques en Syrie. Hua Chunying, la porte-parole du ministère, a fait ces commentaires lors d’une conférence de presse.

L'Iran, principal allié régional de Damas, a mis en garde samedi contre les «conséquences régionales» des frappes ciblées menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie tout en les condamnant «fermement». Selon lui, ces bombardements constituent «une violation flagrante de la loi internationale» et « méprisent la souveraineté de la Syrie », a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision du Hezbollah.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a quant à lui violemment dénoncé les frappes occidentales menées contre la Syrie en qualifiant de "criminels" le président américain Donald Trump, son homologue français Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa. "L'attaque menée ce matin contre la Syrie est un crime. Je déclare franchement que le président américain, le président français et la Première ministre britannique sont des criminels (...), ils n'obtiendront rien et ne tireront aucun bénéfice", a déclaré Ali Khamenei en recevant les hauts dirigeants politiques et militaires du pays, selon son site Telegram.

De son côté, le premier ministre canadien Justin Trudeau a apporté son soutien au président Donald Trump. «Le Canada appuie la décision des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France de prendre des mesures pour diminuer la capacité du régime Assad de lancer des attaques par armes chimiques contre ses propres citoyens», a-t-il déclaré dans un communiqué.

L'OTAN appuie également la décision des États-Unis et ses alliés d'avoir mené ces frappes ponctuelles. Le ministre des Affaires étrangères turc salue les frappes conjointes comme «une réponse appropriée».

Toutefois, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé tous les Etats membres à la retenue et à éviter l'escalade. «J'appelle tous les États membres à faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et à éviter tous les actes qui pourraient entraîner une escalade de la situation et aggraver les souffrances du peuple syrien», a déclaré dans un communiqué M. Guterres, qui a reporté un voyage prévu en Arabie saoudite pour gérer les suites de l'action militaire lancée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.

L'organisation Amnistie Internationale temporise en demandant de «minimiser le tort» causé aux civils dans les frappes aériennes menées en Syrie par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre le régime de Bachar Al-Assad. Le peuple syrien a déjà enduré six années d'un conflit dévastateur, et des attaques chimiques dont beaucoup sont des crimes de guerre», a déploré l'ONG.


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