(VOVWORLD) - Suite à l'adoption par la Chine de la loi sur les garde-côtes qui est entrée en vigueur le 1
er février 2021, l’alignement de près de 200 navires chinois à proximité de l’île de Sinh Tôn Dông (Grierson Reef) dans l’archipel de Truong Sa (Spratleys) du Vietnam suscite des interrogations au sein de l'opinion internationale.
Un soldat en garde à l'île Sinh Tôn Dông (Grierson Reef) dans l’archipel de Truong Sa (Spratleys). Photo: Thanh Dat/ TTXVN |
«Cet alignement de navires chinois dans les eaux de l’île de Sinh Tôn Dông (Grierson Reef) dans l’archipel de Truong Sa (Spratleys) porte atteinte à la souveraineté vietnamienne et à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS) sur la présence de navires étrangers dans la mer territoriale d’un pays riverain. Cette action va à l’encontre de la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC), complique la situation et risque d’affecter les négociations entre l'ASEAN et la Chine pour parvenir à un Code de conduite dans cette zone maritime», a réagi Lê Thi Thu Hang, la porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères qui a demandé à Pékin de mettre fin à ces violations.
Le ministère philippin des Affaires étrangères a émis une note de protestation diplomatique affirmant que ces actions avaient aggravé l’instabilité dans la région et que Pékin faisait fi de ses engagements en faveur de la paix dans cette zone maritime.
Lors de sa rencontre avec les ministres indonésiens de la Défense Prabowo Subianto et des Affaires étrangères Retno Marsudi en visite au Japon, le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a exprimé le 30 mars sa profonde inquiétude face aux récentes actions chinoises dont l’adoption de la nouvelle loi sur les garde-côtes. Il a souligné l'importance de maintenir un ordre maritime libre, ouvert et basé sur le droit international dans cette zone maritime stratégique.
«Le dossier de la mer Orientale est directement lié à la paix et à la stabilité de la région. Le Japon s'oppose à toute action qui aggrave les tensions. Nous soutenons l’application du droit maritime et travaillerons avec la communauté internationale pour protéger des mers libres, ouvertes et pacifiques», a pour sa part déclaré l'ambassadeur du Japon aux Philippines, Koshikawa Kazuhiko.
L'Australie s’est également déclarée opposée à toute action qui fait monter les tensions dans cette zone maritime internationale, appelant les pays riverains à respecter le droit international.
Pour Gregory B. Poling, directeur du programme pour l'Asie du Sud-Est et de l'Initiative pour la transparence maritime en Asie (AMTI) du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), cette armada de quelque 200 navires chinois constitue une menace militaire. Peter Dutton, ancien directeur du China Maritime Research Institute de l’US Naval War College, a pour sa part déclaré qu’en agissant de la sorte, la Chine voulait faire pression sur les pays côtiers.