(VOVWORLD) - Le Conseil de sécurité de l’ONU est réuni en urgence ce jeudi 10 octobre 2019 après l’offensive lancée par la Turquie la veille contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, alliées des Occidentaux dans la lutte anti-djihadistes.
Les forces turques dans la province syrienne d'Idlib. Photo: AFP/AVI |
« Les forces aériennes et l’artillerie ont jusqu’ici frappé 181 cibles appartenant au groupe terroriste », a précisé le ministère turc de la Défense sur Twitter.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), ont affirmé de leur côté mercredi soir avoir «repoussé» l’offensive turque, dont l’objectif est d’éloigner de la frontière les YPG.
L’assaut turc a d’ores et déjà fait 15 morts dont 8 civils, a de son côté annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a ajouté que des «milliers de déplacés » fuyaient les zones bombardées.
La communauté internationale vent debout contre Ankara.
Le président américain Donald Trump a estimé que l’opération d’Ankara était «une mauvaise idée», tout en espérant que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan agirait de manière « rationnelle » et aussi « humaine » que possible. Deux sénateurs, démocrate et républicain, ont dévoilé mercredi une proposition visant à sanctionner très sévèrement la Turquie si elle ne retirait pas son armée.
De son côté, l'UE exige l'arrêt de l'offensive turque en Syrie et avertit qu'aucun financement européen ne serait accordé « pour une zone de sécurité ».
L'ONU demande quant à elle que les civils soient protégés et le président russe Poutine appelle son homologue turc Erdogan « à bien réfléchir » avant de lancer cette offensive.
La France, elle, condamne « très fermement » l'offensive turque et saisit le Conseil de sécurité de l'ONU. « Je condamne l'opération unilatérale lancée par la Turquie en Syrie », a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Même son de cloche du côté des pays arabes.
A la suite d'une demande de l'Egypte, les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront au Caire le 12 octobre pour discuter de l'agression turque sur le territoire syrien.
L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis avaient déjà condamné l'offensive. Dans une déclaration mercredi soir, le chef de la diplomatie jordanienne, Aymane Safadi a exhorté la Turquie à y mettre fin et condamné «toutes les actions qui portent atteinte à la souveraineté de la Syrie».