2017: difficiles négociations sur le Brexit
Hong Van -  
(VOVWORLD) - Réunis en sommet à Bruxelles, les 14 et 15 décembre derniers, les chefs d’Etat et de gouvernement ont donné leur accord au lancement de la deuxième phase des négociations sur le Brexit qui porteront sur les futures relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Cette décision met fin à la première phase des négociations sur la sortie de Londres.
Photo d'illustration: euractiv |
Première phase difficile
Si le vote par les Britanniques de la sortie de l’Union européenne a bouleversé le monde entier en 2016, 2017 a été témoin de négociations tumultueuses.
Lancées le 19 juin à Bruxelles, en Belgique, les négociations ont été parsemées d’embûches en raison d’importantes divergences des deux parties portant notamment sur les droits des citoyens expatriés, la gestion de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord et le règlement financier de la séparation. En octobre dernier, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a estimé qu’il faudrait des avancées spectaculaires pour que ces négociations puissent entrer dans leur deuxième phase. Le négociateur en chef de l’Union européenne, Michel Barnier, a aussi affirmé que d’importantes problématiques restaient sans issue, notamment sur les questions financières. Le 3 octobre dernier, le Parlement européen avait même adopté une pétition appelant les dirigeants de l’Union à ajourner la deuxième étape des négociations.
De l’autre côté de la Manche, le ministre britannique en charge du Brexit, David Davis, a reconnu que ces négociations étaient les plus dures que son pays ait eu à mener; un seul faux pas pouvant causer des pertes de milliards de livres sterling. David Davis a même déclaré que le Royaume-Uni était prêt à sortir sans accord si l’Union maintenait ses revendications absurdes.
Surmontant tous les obstacles, les deux parties sont tout de même parvenues le 8 décembre dernier à trouver un accord. La semaine suivante, lors de leur dernier sommet de 2017, les dirigeants des pays membres de l’UE ont accepté de passer à la deuxième phase des négociations sur le Brexit.
Avantage pour l’UE
Depuis le début des négociations, l’avantage est pour le camp de l’UE, Londres ne pouvant pas proposer une feuille de route ou une stratégie de négociation concrète. Impatient de discuter des relations commerciales, le Royaume-Uni a accepté presque toutes les conditions proposées par l’Union européenne.
L’un des succès de ces négociations, c’est l’unité des 27. Ceux-ci ont bien compris que si ce dossier n’est pas bien géré, le séparatisme risque de se répandre et de menacer l’existence de tout le bloc. D’ailleurs, ne voulant pas compenser les pertes financières causées par le Brexit, ils n’ont pas d’autre choix que d’être unis pour réclamer les dédommagements de la part des Britanniques. Cette unité aide les négociateurs européens à maintenir leur fermeté lors des négociations avec le Royaume-Uni.
C’est sans doute pour cette raison que l’accord obtenu le 8 décembre est plus avantageux pour l’Union européenne, Londres reconnaissant la compétence du Tribunal européen dans certains cas juridiques concernant les intérêts des plus de 3 millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni. Londres s’engage aussi à ne pas rétablir de frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord, le plus grand obstacle de ces négociations. Finalement, concernant les obligations financières qui avaient suscité les réactions les plus vives chez les Britanniques, le Royaume-Uni a accepté la “facture du divorce” qui devrait s’élever à environ 50 millions d’euros.
Les questions concernant les droits des citoyens, le dossier d’Irlande du Nord et les obligations financières du Royaume-Uni sont donc réglées. En 2018, les deux parties discuteront des relations commerciales bilatérales, un parcours encore plus difficile, car elles chercheront un accord à long terme qui influencera leurs intérêts stratégiques.
Hong Van