(VOVWORLD) - L’investiture de Joe Biden, le 20 janvier 2021, n’aura pas suffi à faire baisser les tensions entre la Chine et les États-Unis, particulièrement ravivées sous la présidence de Donald Trump. Le fait est que les deux mastodontes économiques se livrent à une concurrence féroce aussi bien sur le plan diplomatique que sur le plan économique. Bien des analystes s’accordent à dire que les relations sino-américaines sont au plus bas.
Sommet virtuel entre Joe Biden (gauche) et Xi Jinping en novembre 2021. Photo: REUTERS |
Œil pour œil, dent pour dent
Dès sa prise de fonction début 2021, Joe Biden a voulu considérer la Chine comme l’un des plus grands défis géopolitiques de ce début de 21e siècle. Avec les autres dirigeants du G7, il a lancé l’initiative Build back better world (reconstruire un monde meilleur), qui vise à répondre aux besoins en infrastructures des pays à faible et à moyen revenu, mais surtout à faire contrepoids à une autre initiative, chinoise celle-là, baptisée «La ceinture et la route» et lancée en 2013 par Xi Jinping. Joe Biden s’est également employé à redynamiser le QUAD, qui regroupe les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, et dont il entend faire l’un des piliers de la stratégie Indo-Pacifique de Washington. Mais il a aussi lancé une nouvelle alliance militaire, AUKUS, regroupant les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie pour contrer l’expansionnisme chinois dans la région Indo-Pacifique.
Les États-Unis ont également resserré l’étau sur les géants des télécommunications et des technologies chinois que sont Huawei et ZTE. Ils ont durci le contrôle sur l’exportation de logiciels et de pièces détachées vers la Chine, placé sur leur liste noire des entités chinoises, retiré leur licence commerciale aux opérateurs de télécommunications publics, et même demandé à des entreprises américaines de se retirer de coentreprises avec la Chine.
Washington a par ailleurs haussé le ton contre Pékin en l’accusant de ne pas respecter ses engagements, en matière de commerce comme en matière de droits de l’homme.
De son côté, la Chine a réagi face aux «provocations américaines» et s’est employée à renforcer son influence à l’international. En juin, Pékin a adopté une loi contre les sanctions étrangères. La Chine a aussi mis en place sa stratégie «Made in China 2025», avec en ligne de mire les secteurs des hautes technologies, et lancé «La route de la soie numérique».
Les tensions sont montées d’un cran encore en cette fin d’année lorsque les États-Unis ont annoncé qu’aucun officiel américain ne serait présent aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin en 2022, en raison des violations des droits de l’homme commises par la Chine.
Un dialogue ténu
Les deux pays ont quand même maintenu certains canaux de communication. Deux dialogues importants ont eu lieu, en Alaska au mois de mars et à Tianjin au mois de juillet, auxquels il faut ajouter le sommet virtuel du mois de novembre qui a réuni Joe Biden et Xi Jinping.
Sur le plan économique, les échanges commerciaux affichaient une hausse de 40% pour le premier semestre, ce qui tend à démontrer que les deux pays ont encore quelques intérêts communs.
Lors de la 26e conférence de l’ONU sur le climat de Glasgow, en Écosse, les deux pays ont publié une déclaration sur des actions communes pour répondre au dérèglement climatique.
Peu de changements à attendre pour l’année 2022, qui devrait encore être marquée par un mélange de concurrence stratégique et de coopération dans certains secteurs où les intérêts convergent.