(VOVWORLD) - Le 53e forum économique mondial a débuté le 16 janvier à Davos, en Suisse. Si la pandémie de Covid-19 ne devrait plus jouer les trouble-fêtes, la crise énergétique et l’inflation constitueront les dossiers sensibles de cette nouvelle édition. Placé cette année sous le thème «Coopération dans un monde fragmenté», ce forum a pour mission d’«améliorer l’état du monde» grâce aux «collaborations entre public et privé».
Le fondateur et président exécutif du WEF, Klaus Schwab. Photo: AP |
Un contexte de fortes mutations…
Pendant deux jours, 2.700 invités, un nombre record, prennent part à cette 53ème édition du Forum économique mondial. Parmi eux, une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement ainsi que 1500 chefs d’entreprises. Le 53e Forum économique mondial se déroule dans un contexte particulier à bien des égards. Les enjeux sont inédits: le monde se remet d'une pandémie et s'efforce de faire face à d'autres incertitudes, dont le conflit russo-ukrainien, notamment. Cela exacerbe les difficultés économiques, ralentit la croissance, entraîne la hausse de l’inflation et provoque des répercussions considérables sur de nombreux domaines à travers le monde, notamment l’énergie, l’alimentation, les migrations ou encore l’approvisionnement pour la production.
De multiples forces politiques, économiques et sociales créent une fragmentation accrue aux niveaux mondial et national, a souligné Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du conseil d’administration du WEF, lors de la cérémonie d’ouverture du présent forum.
Dans son rapport publié le 15 janvier, un jour avant l’ouverture du forum, le Fonds monétaire international a estimé que cette fragmentation pourrait coûter à l’économie mondiale jusqu’à 7% du PIB, voire jusqu'à 8 à 12% dans certaines économies. Selon le FMI, même une fragmentation limitée pourrait réduire le PIB mondial de 0,2%.
Auparavant, dans une interview diffusée sur la chaîne américaine CBS le premier janvier, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a anticipé une année difficile pour l'économie mondiale, dont un tiers devrait entrer en récession cette année. Les trois principales économies - les États-Unis, l'Union européenne et la Chine - ralentissent toutes simultanément, a-t-elle précisé. Si "les États-Unis sont en mesure d’éviter la récession", l’Union européenne a quant à elle été "très durement touchée par le conflit russo-ukranien, la moitié de l’UE sera en récession", a-t-elle déclaré.
… qui nécessite une coopération accrue
Selon des experts internationaux, le choix par le WEF du thème “Coopération dans un monde fragmenté” pour cette 53e édition reflète la réalité difficile de l'économie mondiale. Ce thème porte un message très clair: Seule une coopération accrue peut aider l’économie mondiale et chaque économie membre à surmonter la crise. Les débats de la réunion portent d’ailleurs essentiellement sur les solutions et les partenariats public-privé pour relever les défis mondiaux les plus urgents. Il s’agit des pénuries énergétiques et alimentaires dans un contexte de changement climatique; de la flambée de l’inflation; des risques de dettes publiques non honorées et de récession économique; du manque de travailleurs qualifiés dans une nouvelle ère technologique… mais surtout, du conflit russo-ukrainien et des bouleversements géopolitiques qui l’accompagnent, des aides humanitaires et de la reconstruction.
Selon le fondateur et président exécutif du WEF, Klaus Schwab, afin de freiner l’érosion de la confiance que connaît le monde, il est nécessaire de renforcer la coopération entre les gouvernements et les entreprises, en créant des conditions favorables à une reprise forte, flexible et durable, de façon à ne laisser personne de côté.