(VOVworld) - Le Premier ministre Nguyen Tan Dung est arrivé ce vendredi au Kazakhstan pour assister à la signature de l’accord de libre échange entre le Vietnam et l’Union économique eurasienne (UEEA). Le Vietnam peut se targuer d’être le tout premier pays à signer un accord de ce type avec l’UEEA, un accord qui promet de faciliter considérablement les échanges économiques bilatéraux.
Equilibrer les intérêts
En mai 2014, à Astana, la capitale kazakh, les présidents du pays hôte, de la Russie et de la Biélorussie actaient par un accord la création de l’Union économique eurasienne. Le 1er janvier 2015, la Communauté économique eurasiatique devenait officiellement l’Union économique eurasienne avec deux membres supplémentaires, à savoir l’Arménie et le Kirghizistan. De son côté, le Vietnam a négocié pendant deux ans un accord de libre échange avec cette nouvelle association. Dang Hoang Hai, le chef du département du marché européen, relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce, a dirigé ces négociations sur le plan technique. Il nous fait remarquer que chacun des pays négociateurs est un ami de longue date du Vietnam.
« C’est cette amitié qui explique pourquoi nous nous comprenons si bien, pourquoi nous sommes si attachés à nos intérêts réciproques, pourquoi nous sommes capables de tenir compte des spécificités de chacun. Nous avions tous le souci d’équilibrer nos intérêts réciproques au cours des négociations. Et nous y sommes en effet parvenus. Cet accord de libre échange prend en compte et garantit un équilibre des intérêts de chaque pays membre de l’Union économique eurasienne et du Vietnam.»
Un mécanisme douanier ouvert et favorable
La signature de cet accord de libre échange créera un cadre juridique favorable et stable propice au développement des relations économiques entre le Vietnam et les pays de l’Union économique eurasienne, tant sur le plan multilatéral que sur le plan bilatéral.
De l’avis de nombreux experts, cet accord propose une liberté douanière considérable pour les échanges commerciaux de part et d’autre. Outre les réductions et les exemptions de taxe d’importation sur la quasi-totalité des produits répertoriés dans l’accord, chaque pays est libre de continuer de protéger certains de ses produits jugés « plus sensibles » par des mesures tarifaires. Pour le Vietnam, cet accord est un succès, comme l’explique Dang Hoang Hai, négociateur technique en chef :
« Les grands gagnants sont les exportateurs de produits aquatiques dont la taxe d’importation sur ces marchés sera tout simplement réduite à zéro. Les exportateurs de produits textiles peuvent aussi se féliciter puisque 80% de leurs produits seront exemptés de taxe dès l’entrée en vigueur de l’accord, et le reste le sera ultérieurement. Même chose pour les chaussures. »
De son côté, le Vietnam promet d’annuler ses taxes d’importation sur le fer, l’acier, les produits industriels et certains produits agricoles en provenance des cinq pays de l’Union économique eurasienne. Pour les autres produits, il ouvrira graduellement son marché, suivant le calendrier prévu dans l’accord.
Une grande opportunité pour promouvoir la coopération commerciale
Selon les prévisions, l’accord de libre échange permettrait de multiplier les échanges commerciaux entre le Vietnam et les pays de l’UEEA. Ces derniers pourraient élargir considérablement leur aide au développement économique vietnamien, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des transports et de l’exploitation des ressources naturelles. A noter que l’économie vietnamienne et celle de l’ueea ne sont pas concurrentes, mais complémentaires.
Néanmoins, force est de constater que malgré l’amitié de longue date qu’il entretient avec les pays de l’UEEA, le Vietnam n’a pour l’instant pas réussi à faire décoller les échanges commerciaux, dont la valeur n’atteint que 3 milliards de dollars, environ. L’accord de libre échange doit donc donner un coup d’accélérateur à ces échanges. L’UEEA voit le Vietnam comme étant une porte prometteuse par laquelle elle pourrait accéder aux pays sud-est asiatiques et à l’Asie en général.
La présence du Premier ministre Nguyen Tan Dung à la cérémonie de signature marque un grand pas dans le processus d’intégration internationale du Vietnam. C’est une bonne occasion d’échanger sur de nouveaux cadres de coopération et d’attirer de nouveaux investisseurs, pour des relations encore plus fructueuses entre le Vietnam et l’Union économique eurasienne.