(VOVworld)- La valeur historique de l’accord nucléaire iranien signé la semaine dernière par le groupe P5+1 (les 5 pays membres permanent du conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne) et l’Iran après une décennie de négociations est importante! Mais il ne s’agit que d’un accord intérimaire. Pour parvenir à un accord nucléaire complet, les parties concernées doivent oeuvrer pour relever les innombrables défis en demeurant sur une voie pacifique.
24.11 Un accord préliminaire sur le nucléaire iranien a été conclu dimanche à l'aube à Genève entre Téhéran et les grandes puissances. Source: REUTERS |
Selon l’accord signé dans la matinée du 24 novembre dernier à Genève, l’Iran et le groupe P5+1 ont décidé l’arrêt des activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran à plus de 5% pendant 6 mois, l’invalidation du stock d’uranium enrichi à 20% et la suspension du réacteur à eau lourde d’Arak. En contrepartie, les pays occidentaux mettront fin à certaines sanctions contre l’Iran qui se chiffrent à 8 milliards de dollars et n’imposeront plus de nouvelles sanctions.
Effet immédiat
Au lendemain de la signature de cet accord historique, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé qu’à partir de décembre prochain, l’Union Européenne allègera certaines de ses sanctions contre l’Iran. Le même jour, le porte-parole de l’UE Mohammad Baqer Nobakht a certifié que l’administration américaine avait levé le gel des biens iraniens estimés à 8 milliards de dollars. Les observateurs estiment qu’il est fort probable que la communauté internationale lèvera l’embargo pétrolier contre l’Iran. Résultat: le prix du pétrole brut sur les marchés asiatique et européen a chuté immédiatement, au lendemain de la signature de cet accord. Sur le marché boursier iranien, la valeur de la monaie nationale, le Rial, a augmenté face au dollar américain. La valeur des actions des industries lourdement affectées par l’embargo comme la pétrochimie et l’automatisation s’est également rapidement améliorée.
Défis existants
Bien qu’elles soient ravies des résultats des négociations, les parties concernées comprennent bien les défis objectifs et subjectifs à relever dans les temps à venir. Le président américain Barack Obama a estimé que face aux nombreuses difficultés actuelles, les pays se doivent de maintenir leurs efforts diplomatiques et d’aboutir à une solution de paix face à cette question internationale.
Le principal défi se situe au sein de l’Iran, des pays du groupe P5+1 et des Etats Unis en premier lieu. Le président iranien est confronté aux protestations des groupes radicaux comme les Gardiens de la Révolution. Aux Etats Unis, le sénateur new-yorkais Charles Schumer, 3ème démocrate au sénat a exigé un accord plus raisonnable qui associe l’allègement des embargos et la réduction équivalente des capacités nucléaires iraniennes. Un groupe de 15 congressmens américains a promis de déclencher le plan de vote d’une loi intensifiant l’isolement et les sanctions contre l’Iran dont le document sera élaboré la semaine prochaine, pour une approbation rapide. Il ne faut pas oublier le manque de confiance de certains pays membres du groupe P5+1 dans la bonne volonté de l’Iran. Le ministre français des affaires étrangères a averti que si l’Iran ne respectait pas ses engagements, l’Union Européenne réimposerait ses sanctions.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a cependant dénoncé une «erreur historique». Source: REUTERS
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L’autre défi provient d’Israël, allié de l’Occident qui critique vivement le processus de paix avec l’Iran. Son Premier Ministre Benjamin Netanyahu a ouvertement déclaré que l’accord de Genève était une erreur historique qui allait rendre le monde plus dangereux. On estime qu’Israël continuera à collaborer avec le Congrès Américain toujours soupçonneux de la bonne volonté de l’Iran, pour l’adoption de sanctions supplémentaires contre l’Iran
Des efforts pour défendre l’accord
Sur le plan international, les Etats Unis et leurs alliés occidentaux oeuvrent activement pour apaiser les inquiétudes de l’état Hébreu. Les responsables américains et israéliens organiseront des visites réciproques dans les prochains jours. L’ambassadeur de l’Union Européenne à Tel Aviv, Lars Faaborg Andersen a affirmé que les 28 plaçaient toujours la sécurité d’Israël au centre de leur intérêt. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a appelé Israël à éviter toute action nuisible à l’accord nucléaire intérimaire entre l’Iran et le groupe P5+1.
Cet accord de Genève est qualifié d’historique car c’est la première fois qu’un engagement international sur la suspension du programme nucléaire iranien est signé. Si 6 mois n’est pas une longue période, elle est suffisante pour que les parties concernées procèdent à des actions concrètes et montrent leur bonne volonté pour conduire cet accord intérimaire à un traité global sur le nucléaire iranien./.