(VOVworld) – Les Afghans sont appelés aux urnes le 5 avril à l'occasion du scrutin présidentiel. Cette élection pourrait avoir d'importantes conséquences pour l'avenir du pays sur fond de retrait des troupes étrangères. Le scrutin s'annonce d'autant plus difficile que les talibans ont promis de tout faire pour le torpiller.
Faute de pouvoir annuler l'élection présidentielle afghane prévue samedi prochain, les rebelles talibans multiplient les violences pour installer un climat de terreur.
Les talibans menacent de représailles
Des soldats afghans devant un bureau de la commission électoral à Kaboul. Photo: AFP
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Après avoir d'abord appelé au boycott, les talibans ont durci le ton à un mois du scrutin en annonçant qu'ils feraient tout, à commencer par attaquer les militants et les employés électoraux, pour mettre à néant cette élection. Depuis cette annonce, les violences se sont enchaînées.
Il y a une semaine, les assaillants ont attaqué un bureau de vote à Darulaman, un quartier à l'ouest de Kaboul, tuant au moins deux policiers. Trois jours après, un hôtel de luxe situé dans la capitale et très fréquenté par les étrangers a été pris pour cible. Le siège de la Commission électorale indépendante à Kaboul a été, lui aussi, victime d'une attaque des talibans. Face à la montée de violence, l’aéroport de Kaboul a été temporairement fermé.
Rien ne semble pouvoir garantir le bon déroulement des élections, s’inquiètent les observateurs, et ce d’autant que l’administration Obama a informé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de retirer ses troupes à la fin de l’année.
A noter que bien que toutes les attaques aient été revendiquées par les talibans, le gouvernement au pouvoir persiste à croire que les véritables auteurs sont des espions étrangers. Les analystes craignent aussi que les forces afghanes ne puissent résister aux talibans qui sont mieux équipés et capables de « planter leur drapeau à Kaboul », si la situation se détériore.
Pas de candidat dominant
Abdullah Abdullah, ancien ministre des Affaires étrangères, fait figure de favori parmi les dix candidats en lice. Il est le seul à avoir promis de remporter le scrutin dès le premier tour. Les experts estiment cependant que pour gagner le scrutin, il devra montrer qu’il est un candidat de la paix, capable de mener une négociation subtile avec les talibans.
Economiste de grande renommée, Ashraf Ghani, qui avait déjà été candidat à la présidentielle en 2009, est la deuxième personnalité politique de poids à avoir déposé sa candidature. Ancien haut fonctionnaire international, il était entré à la Banque mondiale avant de rejoindre le gouvernement d’Hamid Karzaï. Entre 2002 et 2004, il a exercé la fonction de ministre des Finances.
La troisième figure est Abdul Rasul Sayyaf, sans doute la candidature la plus controversée, compte tenu de ses positions conservatrices sur les droits des femmes. Sayaf est également connu pour sa proximité avec Al-Qaeda et Oussama ben Laden, qu’il a aidé à revenir en Afghanistan après avoir été expulsé du Soudan.
Ce qui est certain, c’est que celui qui remportera l’élection le 5 avril prochain, devra faire face aux enjeux de l’Afghanistan de demain. Comment l’Afghanistan, un pays dont le budget annuel pour 2014 ne dépasse pas les 7 milliards de dollars, pourrait-il faire face seul aux défis économique, social et sécuritaire ? L’espoir d’un avenir meilleur semble encore loin./.