(VOVworld)- Pour la première fois, depuis son élection, le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras s’est rendu lundi à Berlin afin de discuter avec la chancelière Angela Merkel de la dette grecque et des mesures visant à réchauffer les relations bilatérales. Les obstacles restent cependant importants.
Le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Photo: European Union
Un jour avant la visite du Premier ministre Alexis Tsipras en Allemagne, son ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias avait été accueilli à Berlin par son homologue allemand Frank Walter Steinmeier. Ce dernier a affirmé, à l’issue de leur entretien que l’Allemagne et la Grèce ne laisseront jamais les problèmes de l’Union Européenne affecter leur relation bilatérale. Les deux parties étant déterminées à intensifier la coopération et la compréhension mutuelles.
Une rencontre difficile
Lors d’un point presse commun, réalisé au terme de cet entretien qui a duré une heure, aucun projet de coopération concret n’a été révélé. La chancelière a reconnu « des questions difficiles » et des « désaccords » entre les deux exécutifs, mais elle a assuré vouloir « une coopération dans un esprit de confiance mutuelle ». De son côté, le chef du gouvernement grec Alexis Tsipras a souligné que sa visite favoriserait la compréhension entre les deux gouvernements affirmant que le dialogue était la seule solution susceptible de régler les différends. Ce résultat ne surprend personne. Au seuil du déplacement du Premier ministre grec à Berlin, Angela Merkel avait déclaré que les Grecs ne devaient pas compter sur cette rencontre qui ne remplacera pas l’accord signé par les pays de la zone-euro, qui prévoit de prolonger de 4 mois l’aide financière accordée à Athènes. Compte tenu des désaccords existants sur les réformes qu’Athènes doit mener en échange de l’aide européenne, les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis plusieurs semaines. Alexis Tsipras a plaidé en faveur du dialogue, tout en réaffirmant son opposition aux politiques d'austérité menées en Europe. Récemment, le ministre grec des finances Yanis Varoufakis a menacé de déclarer son pays en faillite comme l’avait fait l’Argentine, ce qui a provoqué la colère des Allemands qui veulent garder la Grèce dans la zone euro.
Les différends augmentent
« Le plan de sauvetage n'a pas été un succès », a affirmé à Berlin Alexis Tsipras, rappelant la chute du PIB de 25 %, la hausse du chômage, l'augmentation des inégalités sociales dans son pays. Selon lui, les principales réformes à mener en Grèce sont à trouver dans la lutte contre la fraude fiscale et la lutte contre la corruption. Face à ce propos, Angela Merkel a répondu que Berlin appelle la Grèce à poursuivre ses réformes pour la croissance économique et la baisse du chômage. La chancelière a aussi invité la Grèce à engager une réforme structurelle pour une meilleure gouvernance de son administration. Berlin a aussi demandé à Athènes de lui soumettre la liste des réformes envisagées pour bénéficier d’aides supplémentaires.
Avant la visite du Premier ministre grec, la presse allemande avait révélé la liste des réformes que le gouvernement de M. Tsipras entendait mener pour éviter la faillite à son pays. Ces réformes consistent à augmenter les impôts, privatiser les entreprises publiques ou encore augmenter l’âge de départ à la retraite. Toutes ces mesures semblaient insuffisantes pour Berlin, qui, à l’identique des pays européens, souhaite qu’Athènes poursuive les politiques d’austérité menées par le gouvernement précédent. Ce à quoi s’oppose énergiquement le Premier ministre Alexis Tsipras.