(VOVworld) - Dans trois ans, c’est-à-dire en 2020, l’APEC devra avoir atteint les objectifs qui avaient été définis par les économies membres lors du sommet de Bogor, en Indonésie, en 1994. Les 21 devraient alors constituer une zone de libre-échange, une zone ouverte au commerce et à l’investissement. En fait, ces objectifs, dits “objectifs de Bogor”, devaient avoir été réalisés par les membres développés en 2010, et devraient l’être par ceux en voie de développement en 2020.
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Photo: AVI |
Des obstables…
La première phase du processus de Bogor a été achevée. C’est la deuxième phase qui pose problème, compte tenu de la diversité et de la complexité de la région, chaque pays ayant une structure économique, un niveau de développement différent. Leurs priorités et leurs approches sont aussi extrêmement hétérogènes. Qui plus est, les engagements pris dans le cadre du processus de Bogor ne sont pas contraignants, ce qui donne lieu à des différends récurrents en termes de libéralisation du commerce et de l’investissement ou encore de coopération technique. Enfin, des éléments qui n’ont rien à voir avec l’économie comme la culture, l’histoire, l’environnement, la sécurité… peuvent avoir des impacts sur les échanges entre pays de la région. Le processus de réalisation des objectifs de Bogor ralentit, constate le docteur Alan Bolard, directeur du secrétariat international de l’APEC, qui confirme néanmoins la volonté inébranlable de l’organisation de les atteindre à l’échéance prévue.
“Depuis quelques années déjà, nous rencontrons pas mal de difficultés dans la réalisation des objectifs de Bogor. On peut même parler d’une certaine stagnation. Ceci étant, ces objectifs demeurent essentiels pour l’APEC, puisque toutes les économies membres partagent le souhait d’instaurer un environnement commercial libre et ouvert. C’est pourquoi, l’APEC s’efforce par tous les moyens d’accélérer ses réformes institutionnelles et structurelles, ses coopérations transfrontalières… afin d’atteindre ces objectifs, même s’il nous reste de nombreuses questions techniques à débattre.”
Alan Bolard a dit qu’il comptait beaucoup sur les réunions dans le cadre de l’année de l’APEC 2017 au Vietnam pour accélérer ce processus.
… qui n’empêcheront pas l’APEC d’atteindre son but
Certes, les objectifs de Bogor ne sont pas le centre de gravité de l’année de l’APEC 2017, mais les quatre priorités qu’en tant que pays organisateur, le Vietnam a définies consistent, elles aussi, à faciliter le commerce et l’investissement, à réduire l’écart de développement entre les économies membres et à favoriser le développement durable des économies moins avancées. Selon l’économiste Vo Tri Thanh, ses confrères internationaux ont qualifié de créatives les priorités vietnamiennes, estimant qu’elles étaient concrètes et touchaient directement chaque entreprise, chaque habitant:
“Pour le Vietnam, les décisions prises dans le cadre de l’APEC ne doivent pas rester au niveau des décideurs politiques, mais se transformer en des évolutions du marché, de la société et des entreprises. Il faut faire en sorte que chaque entreprise, chaque habitant se sente propulsé par le dynamisme créé par l’APEC.”
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Pham Binh Minh se veut plus ambitieux:
“Le Vietnam joue le rôle de pays hôte de l’APEC à un moment décisif où tous les membres sont déterminés à avoir atteint en 2020 les objectifs de Bogor concernant la libéralisation du commerce et de l’investissement. Mais au cours de cette année de l’APEC 2017, nous allons élaborer avec les autres membres une vision post-2020, pour la quatrième décennie de l’APEC qui a vu le jour en 1989. Qu’est-ce qu’il y aura après Bogor? C’est la question que nous devons nous poser.”
L’année de l’APEC 2017 ne vient que de commencer. Une longue liste de réunions et de dialogues attend les responsables des économies membres. En tant que pays hôte, le Vietnam est déterminé à faire de son mieux pour que les objectifs de Bogor deviennent réalité en 2020, contribuant à établir un partenariat Asie-Pacifique favorable au développement durable en inclusif au 21ème siècle.