(VOVworld) – Du 3 au 5 mai, Israël a, à deux reprises, effectué des raids aériens contre la Syrie. Ces attaques unilatérales violent la souveraineté syrienne et complexifient la guerre civile dans ce pays. Elles pourraient aussi être à l’origine d’un conflit régional.
Le dernier raid israélien visait dimanche la base militaire de Jamraya, au nord-ouest de Damas, qui avait déjà été attaquée il y a 4 mois. Selon un officiel israélien, les frappes visent uniquement les dépôts d’armes et de munitions que le régime syrien s’apprête à transmettre au Hezbollah libanais anti-israélien. Il s’agirait de missiles Fateh-110, de fabrication iranienne, capables d’atteindre le centre d’Israël.
Aussitôt après cette attaque, la Syrie a déclaré qu’elle fournirait au Hezbollah libanais de nouvelles armes de qualité. Tout en dénonçant une violation flagrante du droit international de la part d’Israël qui rend la situation au Moyen-Orient plus dangereuse, le gouvernement syrien a laissé ouvertes toutes possibilités de représailles. Pour le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal al Mekdad, Israël a déclaré la guerre à son pays. Damas a par ailleurs porté plainte auprès des Nations Unies.
La communauté internationale n’a pas tardé à réagir. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exprimé sa vive inquiétude, en appelant au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de tous les pays du Moyen-Orient, ainsi qu’à l’observation des résolutions concernées du Conseil de sécurité. La Ligue arabe a exigé la fin des attaques israéliennes contre la Syrie. La Chine et la Russie ont aussi protesté contre le recours à la force, estimant que la souveraineté de n’importe quel pays doit être respectée. D’après ministère britannique des Affaires étrangères, l’acte israélien pourrait provoquer une propagation des violences syriennes dans la région. Certains observateurs occidentaux estiment, de leur côté, qu’avec ses raids, Israël fait monter l’escalade de la tension.
En effet, il apparaît que ces frappes aériennes n’empêchent pas uniquement la fourniture d’armes au Hezbollah, comme l’a reconnu l’officiel israélien cité plus loin. On y voit une certaine volonté du gouvernement israélien de soutenir les rebelles syriens. C’est en tout cas l’avis de la Syrie qui accuse l’Etat hébreu d’attaquer ses cibles pour encourager les insurgés qui ont récemment connu des défaites cuisantes au front. Car, aussitôt après les raids israéliens, les rebelles ont tiré des obus contre le centre de recherche de Jamraya et attaqué certaines bases militaires qui défendent la capitale. Selon Damas toujours, Israël cherche à provoquer l’armée syrienne pour amorcer une guerre, et créer un prétexte raisonnable susceptible de justifier une intervention militaire étrangère ; ce qui répondrait au souhait des rebelles syriens qui ont plusieurs fois appelé à l’intervention militaire étrangère afin, disent-ils, de protéger les civils.
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Voilà plus de 2 ans que la guerre civile sévit en Syrie. Déjà, plus de 70 mille personnes ont péri et 1 million 200 mille autres se sont déplacés. Les raids israéliens ne font pas évoluer la situation vers la paix. Plus que jamais, le régime du président Bachar al Assad doit faire preuve de lucidité pour affronter cette escalade de tensions. Quant à la communauté internationale, elle doit adopter des mesures énergiques pour éviter que la situation syrienne n’atteigne un point de non retour, ce qui plongerait le Moyen-Orient dans un nouveau tourbillon d’instabilité./.