Bouclier antimissile américain : un coup dur à la stabilité régionale

(VOVworld) - L’installation du système antimissile américain sur le territoire européen a aggravé les tensions entre la Russie et l’Occident. Cet acte de Washington pourra donner un coup dur à la paix en Europe et à la stabilité dans la région.

Bouclier antimissile américain : un coup dur à la stabilité régionale - ảnh 1
Le système antimissile Aegis Ashore dans la base militaire américain
Deveselu  en Roumanie

Le bouclier antimissile, initié par l’OTAN dans les années 80 du siècle passé, visait au début à se défendre contre les forces de l’URSS. Au lendemain de la fin de la guerre froide, le projet s’est interrompu pendant un certain temps avant sa relance en 2007. Les travaux se sont intensifiés depuis 2009 sous la présidence de Barack Obama pour faire face aux menaces en provenance de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée.

Escalade de tension

Le déploiement du bouclier antimissile en Roumanie et le lancement de la construction d’un autre en Pologne, tout près de la frontière russe, ont remis sur le tapis la question de la course à l’armement stratégique, puisque Moscou y voit une menace et se réserve le droit de prendre des mesures de rétorsion.  

Dans le camp de l’OTAN, on estime en revanche que le système de défense anti-missile balistique ne vise pas la Russie. Washington a en effet déclaré que ce système avait pour but de protéger les pays alliés contre les menaces provenant de l’extérieur de l’Europe. Une affirmation à laquelle Moscou ne semble pas accorder beaucoup de crédit. Le président Vladimir Poutine l’a clairement signifié en déclarant qu’il s’agissait d’une violation du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire en vigueur depuis 1988. Et pour neutraliser les « menaces émergentes » contre la Russie, Moscou a déployé trois divisions militaires dans l’est et dans le sud du pays.

Vers une vraie course à l’armement ?

Vladimir Poutine a estimé que la menace de voir l’Iran se doter d’armes nucléaires n’était plus un argument pertinent et qu’il est employé comme prétexte par Washington pour déployer un bouclier antimissile en Europe. Selon lui, il ne s’agit pas d’un système de défense mais plutôt d’une partie de la capacité nucléaire stratégique américaine installée à sa périphérie.

Le président russe a néanmoins fait savoir que son pays ne se lancerait pas dans une nouvelle course aux armements. « Nous suivrons notre propre chemin et travaillerons très soigneusement, sans dépasser les plans de financement actuels du réarmement de l’armée et de la flotte mais nous corrigerons ces plans de manière à faire face aux menaces pour la sécurité de la Russie », a prévenu M. Poutine, suite à une série de réunions avec les responsables et experts militaires pour définir les mesures à prendre en vue d’assurer l’équilibre stratégique et la sécurité de la Russie.

Cependant, ces propos ne peuvent pas convaincre les experts qui craignent une irréversible course à l’armement. Pour preuve, la Russie envisage d’équiper d’ici 2018 ses navires de surface des missiles hypersoniques Zircon. Elle continue d’ailleurs de moderniser les missiles nucléaires, les tanks ultramodernes, les avions invisibles au radar et de renforcer ses contingents militaires à 800.000 hommes.

Très préoccupée des potentiels militaires russes, la Pologne va, elle aussi, moderniser ses armées. Varsovie va y injecter 62 milliards de dollars, soit le double du budget initial.

La crise en Ukraine a mis à mal les relations entre Washington et Moscou. Les tensions sont montées d’un cran après l’inauguration du bouclier antimissile. La communauté internationale espère une porte ouverte au dialogue et une solution pacifique.

 

 

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