(VOVworld) - La Première ministre britannique Theresa May a invoqué mercredi l’article 50 du traité de Lisbonne, marquant ainsi le début de deux longues années de négociations sur les conditions de sortie de son pays de l’Union européenne, des négociations qui s’annoncent difficiles, tant les divergences sont profondes.
Les négociations ne pourront débuter que quand les 27 autres pays membres de l’Union européenne se seront mis d’accord sur les priorités qu’ils entendent défendre bec et ongle. Le président du Conseil européen Donald Tusk leur enverra d’ailleurs dès vendredi des propositions. Si tout va bien, les premiers pourparlers pourraient se dérouler dès le mois de mai.
La Première ministre britannique Theresa May. Photo: REUTERS |
« Le meilleur accord possible »…
Devant la Chambre des communes, Theresa May a appelé les députés et le peuple britanniques à se « rassembler » pour obtenir « le meilleur accord possible ». Elle a également tenu à souligner l’importance d’une sortie ordonnée. Elle a ensuite eu des conversations téléphoniques séparées avec la chancelière allemande Angela Merkel, avec le président du Conseil européen Donald Tusk et avec celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Tous les trois l’ont assurée que le Royaume-Uni restait et resterait un allié proche de l’Union européenne.
Voilà pour les préliminaires. Pour l’instant, la courtoisie reste de mise, Londres et Bruxelles faisant assaut de bonne volonté.
Oui, mais…
Le ton risque néanmoins de monter, et plus vite qu’on ne le croit. Certains dirigeants européens ont d’ores et déjà prévenu qu’il n’était pas question de faire de cadeau au Royaume-Uni. Il faut dire que le populisme, et avec lui l’euroscepticisme, ne cessent de gagner du terrain, et que Bruxelles a tout intérêts à décourager ceux qui seraient tentés de suivre l’exemple britannique.
Le chemin sera long, c’est vrai, et pavé de pierres d’achoppement, à commencer par l’épineuse question des relations commerciales. La chancelière allemande Angela Merkel a rappelé mercredi que les discussions sur les futures relations avec Londres ne pourraient commencer qu’après que les termes du divorce auront été arrêtés, même si « le Royaume-Uni reste un partenaire dans l’OTAN et en Europe ». Pour le négociateur en chef Michel Barnier, pas question de parler commerce avant d’avoir réglé trois questions : le futur statut des expatriés européens, les contributions budgétaires restant dues par le Royaume-Uni (l’ardoise britannique pourrait atteindre 60 milliards d’euros) et le statut de la nouvelle frontière extérieure de l’Union en Irlande. Le président du Conseil européen Donald Tusk a quant à lui déclaré que l'Union européenne agirait de manière unie et qu’elle s’attacherait à préserver ses intérêts dans les négociations.
De son côté, la Première ministre britannique a mis la pression sur les responsables de l’Union européenne en promettant de réduire à seulement 10% l’impôt sur les sociétés si les pays de l’Union ne parvenaient pas à mettre en place d’accord commercial avec le Royaume-Uni. Celui-ci deviendrait alors bien plus attractif que les Etats membres de l’Union européenne.
La procédure de divorce a donc été engagée. Les deux parties arriveront-elles à s’entendre à l’amiable ? Toute la question est là.