(VOVWORLD) - Le 2e cycle de négociations sur un nouvel accord commercial entre Bruxelles et Londres, qui devait se tenir le 18 mars dans la capitale du Royaume-Uni, a été annulé en raison de l’épidémie de Covid-19. Les deux parties étudient donc les moyens de poursuivre leurs discussions autrement.
Le négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier lors de la première phase de négociations sur un nouvel accord commercial entre Bruxelles et Londres |
Plus d’un mois après le départ du Royaumi-Uni de l’Union européenne, le négociateur de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, et son homologue britannique, David Frost, se sont rencontrés, du 2 au 5 mars pour tenter de définir ce que sera la relation future entre Londres et Bruxelles, à compter du 1er janvier 2021. Les deux parties espèrent conclure un accord sur leur future relation d'ici le 31 décembre, lorsque la transition post-Brexit prendra fin et que les règles commerciales européennes ne seront plus appliquées par Londres.
Le 13 mars, Michel Barnier a annoncé l’envoi au Parlement européen et aux États membres d'un ambitieux projet dont le double objectif est de parvenir à un accord contenant « zéro tarif, zéro quota et zéro dumping », et de maintenir une coopération étroite avec Londres en matière de diplomatie et de sécurité.
Des divergences difficiles à régler
Le 5 mars dernier, à l’issue de la première phase de négociations, le négociateur en chef pour l’Europe avait estimé que de très sérieuses divergences persistaient entre les parties. Selon lui, il existe quatre points de désaccord majeurs.
Premier point de désaccord : les Britanniques ne veulent pas que soient fixées des contraintes juridiques en matière de concurrence et de commerce entre les deux parties.
Le deuxième est le refus de Londres de respecter la Convention européenne des droits de l'Homme et de reconnaître des décisions de la Cour de Justice de l’UE sur son territoire. Ce refus aurait pour conséquence d’entraver la coopération policière entre les deux parties.
Troisième obstacle : Le Royaume-Uni souhaite conclure des accords séparés sur les différents points de la discussion, alors que l’UE veut un accord global.
Le dernier obstable concerne la pêche. L’UE souhaite maintenir le statu quo sur l’accès des eaux britanniques aux chalutiers européens et les quotas de pêche alors que le Royaume-Uni souhaite négocier la question annuellement.
Il est clair que le Royaume-Uni tente d’instaurer son propre système juridique post-Brexit alors que l’UE s’efforce de lui imposer sa supervision en échange d’un accès privilégié à son marché.
Le temps presse...
Londres et Bruxelles envisagent de mener des négociations toutes les 2 ou 3 semaines d’ici au 30 juin. Un sommet est prévu en juin pour décider de la poursuite ou non des négociations. Si Boris Johnson souhaitait obtenir une extension jusqu’à fin 2021 de la période de transition, il devrait en formuler la demande avant le 1er juillet 2020.
Il va sans dire qu’au vu de la complexité des enjeux, les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni s’annoncent difficiles. Et faute de concessions réciproques entre les parties, les chances d’aboutir d’ici au 31 décembre, à un accord semblent minces.