Brexit : Theresa May confortée face à l’UE après avoir remporté le vote de confiance de son parti
Hông Vân -  
(VOVWORLD) - La Première ministre britannique a remporté mercredi soir un vote de
confiance déclenché par ses propres députés. Forte de cette victoire à
l’arrachée, Theresa May va pouvoir se présenter la tête haute au sommet
européen spécial Brexit programmé jeudi et vendredi à Bruxelles.
La Première ministre britannique Theresa May
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Theresa May reste chef du Parti conservateur britannique et Première ministre du Royaume-Uni. Les tories lui ont en effet apporté leur soutien par 200 voix contre 117, lors d’un vote interne organisé par des députés hostiles à l’accord conclu avec Bruxelles.
« Renforcée ». Oui, mais…
Ce résultat est particulièrement satisfaisant pour la Première ministre puisqu’il implique que le Parti conservateur ne peut plus contester son autorité pendant au moins un an. Il n’en demeure pas moins que plus d’une centaine de députés ne lui font plus confiance et qu’elle ne peut l’ignorer.
S’exprimant après le vote, Theresa May a affirmé avoir «entendu les inquiétudes». Elle a déclaré que ce jeudi, lors du Conseil européen de Bruxelles, elle chercherait à «obtenir des assurances légales et politiques» sur le backstop, le filet de sécurité de la frontière en Irlande du Nord, sujet qui froisse ses plus grands détracteurs au sein du parti conservateur. Elle sait qu’il lui faudra obtenir de nouvelles concessions si elle veut parvenir à convaincre ses 117 opposants de voter au parlement l’Accord de retrait de l’Union européenne et la Déclaration politique. Elle a ensuite affirmé qu’il était «temps de se remettre au travail pour mettre en oeuvre le Brexit pour lequel ont voté» les Britanniques. Elle a appelé l’ensemble des partis «de tous bords à travailler ensemble dans l’intérêt national» avant de lancer un appel à «l’unité du pays».
… rien à renégocier, pour Bruxelles
Theresa May participe jeudi et vendredi à un sommet européen à Bruxelles consacré au Brexit où elle tentera de renégocier certains termes de l'accord, notamment le casse-tête de l'Irlande du Nord.
La Première ministre avait en fait annoncé un report du vote sur l'accord du Brexit, initialement prévu ce mardi 11 décembre à la Chambre des communes, précisément pour retourner discuter à Bruxelles avec ses homologues de l'UE.
Mais depuis ce mardi, Madame May se livre à un véritable ballet diplomatique, rencontrant plusieurs dirigeants européens, dont son homologue néerlandais Mark Rutte, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil européen Donald Tusk et celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, pour tenter d'obtenir la garantie que le backstop sera « temporaire ».
«Nous ne renégocierons pas l'accord, y compris le filet de sécurité, mais nous sommes prêts à discuter de la manière de faciliter la ratification britannique», a précisé le président du Conseil européen Donald Tusk sur Twitter.
Même son de cloche du côté de Berlin : l’Allemagne ne voit pas ce qui pourrait être modifié dans l'accord conclu entre les négociateurs européens et britanniques sur le Brexit, entériné à Bruxelles le 25 novembre et en tout état de cause, elle souhaite un Brexit ordonné.
Par ailleurs, le gouvernement de Theresa May est également sous la menace du dépôt d'une motion de censure par le Parti travailliste, principale formation d'opposition, qui peut en l’occurrence compter sur le soutien des indépendantistes écossais du SNP.
Hông Vân