(VOVworld) - L'Union européenne et les dirigeants des pays des Balkans se sont mis d'accord dimanche à l'issue d'un mini-sommet à Bruxelles sur un plan en 17 points pour gérer l'afflux des réfugiés en Europe sans pour autant régler à court terme la crise migratoire.
Alexis Tsipras et Angela Merkel lors du mini-sommet de Bruxelles . Crédits photo : JOHN THYS/AFP
|
Depuis janvier, plus de 670 mille migrants ont fuit la guerre en Syrie, en Irak et en Afghanistan et sont arrivés en Europe. Plus de 3000 d’entre eux ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée. A l’approche de l’hiver, des milliers de migrants désireux de rejoindre l’Europe via les Balkans risquent de subir le même sort sans une réaction rapide de l’Union européenne.
Un plan pour une meilleure coordination
Parmi les mesures prévues, figure la création de 100.000 places d'hébergement sur le parcours qu'emprutent les demandeurs d'asile entre la Grèce et l'Allemagne. La moitié de cette capacité d'accueil se trouvera sur le territoire grec et l'autre moitié dans les pays traversés par les migrants. Les dirigeants des 11 pays de la région se sont également mis d'accord pour que l'agence européenne pour la coopération aux frontières extérieures de l'UE (Frontex) intervienne à la frontière entre la Grèce et la Macédoine pour enregistrer les migrants. L'Union européenne va déployer, en Slovénie, 400 policiers supplémentaires, pour l’aider à gérer les migrants qui, depuis la fermeture des frontières hongroises avec la Serbie et avec la Croatie, passent par son territoire. Une ligne téléphonique directe entre les cabinets des dirigeants des pays concernés devrait être mise en place pour leur permettre de se tenir informés en temps réel des mouvements des réfugiés et mieux les anticiper. Une évaluation hebdomadaire de la situation sera effectuée en commun. Par ailleurs, des mesures seront appliquées pour accélérer la répartition des migrants dont la demande d'asil n’a pas acceptée. La Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque centrale européenne se sont déclarées prêtes à aider l’Union européenne à gérer cette crise migratoire sans précédant.
Mais les défis à relever sont énormes
Avant ce mini-sommet, l’ancien président de la Commission européenne Herman Van Rompuy s’était montré très sceptique quant à la réussite de ce sommet qui ne réunissait que 8 des 28 pays membres de l’Union européenne. La chancelière allemande Angela Merkel qui avait insisté pour sa tenue a reconnu que ce plan en 17 points ne réglerait pas la crise migratoire de manière définitive. Le Premier ministre slovène Miro Cerar a prévenu ses partenaires que la situation ne s’améliorerait que si les clauses de cet accord étaient appliquées dès sa signature, soit le 26 octobre. A défaut, son pays poursuivra la mise en place de barrières pour refouler l’affux des migrants en provenance de la Croatie. « Les propositions européennes pourraient ralentir l'afflux avec une procédure un peu plus rigoureuse, mais à condition que tout fonctionne aussi en Grèce, en Macédoine et en Serbie », avait déclaré avec circonspection le Premier ministre croate Zoran Milanovic après le sommet.
Faute de financements, la mise en oeuvre de l’accord sera difficile. Le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker a appelé les pays membres à tenir leurs engagements financiers et à verser immédiatement les contributions promises. 2,3 milliards d’euros devaient être débloqués pour gérer la crise, seuls 275 millions d’euros ont d’ores et déjà été décaissés. La vague des migrants refusés s’accroît de plus en plus dans certains pays européens. La police allemande a annoncé jeudi dernier avoir empêché des incendies criminels de foyers de migrants et des actes de violence fomentés par la mouvance d'extrême droite.
L’Europe doit faire face à une crise humanitaire et politique sans précédant. Le vieux continent s’en sortira t-il avec ce plan en 17 points alors que les pays concernés sont plus que jamais réticents ?