Crise politique en Syrie: des signes de dénouement


(VOVworld)- Kofi Annan, l’émissaire spécial de la Ligue Arabe et de l’ONU, dont il est également l’ancien Secrétaire Général, semble bien être en passe de réussir à dénouer la crise qui dure depuis plus d’un an en Syrie puisque son plan de paix en 6 points a finalement été accepté mardi par le président Bachar Al Assad. D’aucuns voudraient voir, dans ce dernier rebondissement, le tournant de la crise.

C’est un évènement majeur, en tout cas sur le plan diplomatique. Il faut dire qu’il y a quelques jours encore, la Syrie semblait promise à une guerre civile des plus sanglantes. Dimanche, avant de se rendre à Séoul pour participer au sommet sur la sécurité nucléaire, le président russe Dmitry Medvedev avait estimé que pour les Syriens, ce plan de paix proposé par Kofi Annan était celui de la dernière chance, une  dernière chance que le président Bachar Al Assad semble  avoir su saisir au moment opportun.    

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Les armes lourdes devront être retirées, loin des villes où sont regroupés les manifestants

Le plan en question prévoit que les parties en présence s’en remettent à une médiation onusienne. Les armes lourdes devront être retirées, loin des villes où sont regroupés les manifestants. Et en ce qui concerne les affrontements, une trêve quotidienne de deux heures au moins devra être observée, pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. Quant aux personnes détenues dans le cadre de ce conflit, elles devront être libérées. A tout cela s’ajoute bien sûr l’instauration d’un dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise. A noter qu’aucun délai n’a été fixé dans ce plan, et surtout, que le président Bachar Al Assad n’y est pas appelé à démissionner, ce qui, par rapport à ce qu’étaient les exigences des pays occidentaux, représente une inflexion de taille. En effet, selon Kofi Annan, seuls les Syriens peuvent décider du sort de Bachar Al Assad. Il appartient donc aux protagonistes de ce conflit de se retrouver à la table des négociations pour tenter d’y mettre fin. Ce n’est qu’à ce prix qu’une paix réelle et durable pourra s’installer dans la région. Point important: l’opposition a réservé un accueil favorable à ce plan. Toutes les factions politiques qui la constituent ont accepté que le Conseil national syrien les représente.  Elles ont par ailleurs appelé le président Bachar Al Assad à retirer ses tanks pour faire montre de bonne volonté. Une déclaration allant dans ce sens a été lue devant la presse lors de la clôture de la réunion des factions de l’opposition qui s’est tenue lundi et mardi à Istanbul, en Turquie.

La communauté internationale a également réagi positivement. Les Etats-Unis ont appelé la Syrie à passer des paroles aux actes. Victoria Nuland, la porte-parole de la Maison Blanche, a qualifié cette décision du régime syrien d’avancée majeure. À Londres, le ministre britannique des Affaires Etrangères William Hague a parlé d’un premier pas important vers la fin des violences. Il a néanmoins exhorté les parties concernées à faire preuve de sincérité et de sérieux dans leur démarche. Même son de cloche du côté de l’ambassadeur d’Allemagne auprès de l’ONU, Peter Wittig, qui a tenu à souligner que la bonne volonté de la Syrie ne pourrait se traduire que par des actes concrets. Quant à Mohammed Loulichki, ambassadeur du Maroc et représentant de la Ligue Arabe à l’ONU, il veut voir dans l’acceptation de ce plan de paix le début d’une dynamique positive.      

Il est clair que la paix et la stabilité en Syrie sont souhaitées par l’ensemble de la communauté internationale. Selon les statistiques, les violences ont fait plus de 9.000 morts et provoqué une importante vague de réfugiés. Elles ont rendu la vie des Syriens très dure. L’acceptation du plan de paix proposé par Kofi Annan devrait d’ailleurs permettre aux organisations internationales - et c’est là un point essentiel - d’acheminer de l’aide alimentaire.   

Les grandes puissances occidentales soutiennent activement la conférence des amis de la Syrie prévue ce dimanche en Turquie. La Russie a pourtant refusé d’y participer, y voyant une volonté d’ingérence dans les affaires internes de la Syrie.    

L’opinion internationale estime que les efforts de Kofi Annan auront en tout cas permis d’entrevoir une lueur d’espoir. Reste maintenant à savoir quel est le degré de sincérité et de bonne volonté des protagonistes du conflit, car plus que jamais, la balle est dans leur camp.

Ánh Huyền

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