Ces dix dernières années, la valeur des exportations vietnamiennes a quadruplé, passant de 9 milliards de dollars en 2003 à près de 40 milliards en 2013. Il est à noter que l’ASEAN figure toujours en très bonne place dans les marchés d’exportation du Vietnam, en troisième place, pour être précis, juste derrière les Etats-Unis et l’Union Européenne. Valeur des exportations vers l’ASEAN : 18,5 milliards de dollars pour 2013 et 4,7 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année, soit une hausse de 6,4% en glissement annuel.

Exporter davantage vers les pays aséaniens

D’après les prévisions, les exportations vietnamiennes vers l’ASEAN devraient augmenter régulièrement, grâce notamment aux tarifs douaniers préférentiels désormais en vigueur au sein de l’association dans le cadre de l’accord sur la libre circulation des marchandises.      

Selon Pham Thi Hong Thanh, la directrice adjointe du département Asie-Pacifique rattaché au Ministère de l’Industrie et du Commerce, les entreprises vietnamiennes auraient intérêt à exporter davantage vers les pays aséaniens, en mettant l’accent sur leurs produits phares, à savoir les téléphones, les ordinateurs, les produits électroniques, les moyens de transport et le riz. Elles auraient aussi tout à gagner à exploiter au mieux leur position dominante sur les marchés  cambodgien, laotien et birman.

Exploiter les opportunités qu’offre la communauté économique    

Selon le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce Do Thang Hai, avec la création d’une communauté économique en 2015, l’ASEAN deviendra une région économique hautement compétitive. Aux entreprises vietnamiennes de savoir saisir toutes les opportunités que leur offre cette communauté économique, aussi bien vis-à-vis des pays de l’ASEAN que des marchés avec lesquels l’association a conclu des accords de libre échange, c’est-à-dire la Chine, la République de Corée, le Japon, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle Zélande.

Tran Thanh Hai, directeur adjoint du département import-export, relevant du Ministère de l’Industrie et du Commerce  estime lui aussi qu’avec la mise en place de la communauté, les entreprises vietnamiennes pourront vendre leurs produits dans les autres pays aséaniens à des conditions identiques à celles qu’elles peuvent trouver au Vietnam. Elles devront toutefois veiller à la qualité et à la compétitivité de leurs produits. « Les taxes seront moindres, mais il y aura d’autres barrières telles que les réglementations sur l’origine des produits, dit Tran Thanh Hai. Par exemple, seuls les produits dont 40% des pièces sont fabriquées dans les pays aséaniens pourront bénéficier de taxes  préférentielles. Les entreprises devront aussi faire attention aux mesures anti-dumping ou anti-protectionnisme. »

Même son de cloche du côté de Nguyen Duc Thanh, le directeur du centre de recherches économiques et politiques de l’Université nationale de Hanoi, pour qui « compétitivité » doit rester le maître-mot.   

« Le Vietnam doit profiter de cette occasion pour prendre des mesures de réforme et pour se doter d’un contingent d’entreprises extrêmement compétitives, tournées vers l’exportation. » a-t-il indiqué.