(VOVWORLD) - Le 27 avril 2018 est entré dans l’histoire des deux Corées. Pour la première fois après des décennies de confrontation, leurs dirigeants “déclarent solennellement devant les 80 millions de Coréens et le monde entier qu’il n’y aura plus de guerre sur la péninsule coréenne et qu’en conséquence une nouvelle ère de paix a commencé”, lit-on dans la déclaration de Panmunjom.
Ce texte souligne l’engagement de mettre fin à la séparation et à la confrontation datant de la Guerre froide, en vue d’une ère de réconciliation nationale, de paix et de prospérité.
Premiers signes encourageants
Les dirigeants des deux Corées ont convenu de mettre fin à toutes les hostilités sur tous les plans. Dans cet esprit, la zone démilitarisée est devenue, depuis ce 2 mai 2018, une zone de paix. Le 1er mai, les haut-parleurs qui diffusaient de la propagande à la frontière entre les deux pays avaient commencé à être démontés.
Auparavant, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait décidé d’aligner le fuseau horaire du Nord à celui du Sud. Ainsi, à partir du 5 mai prochain, les horloges nord-coréennes seront-elles avancées de 30 minutes.
Le 29 avril, la présidence sud-coréenne a confirmé que Pyongyang fermerait le site d’essais nucléaires Punggye-ri. Kim Jong-un a invité les experts internationaux à se rendre sur place au mois de mai pour en prendre acte.
Conformément à la déclaration de Panmunjom, les deux Corées organiseront bientôt des entretiens à haut niveau. Au menu des discussions: l’établissement d’un bureau de liaison dans la zone industrielle de Kaesong et les mesures pour intensifier les échanges populaires.
Les deux Corées ont convenu de reprendre les entretiens au niveau des ministres de la Défense après un arrêt de 11 ans. Une réunion militaire intercoréenne au plus haut niveau aura lieu au mois de mai pour discuter des mesures permettant d’alléger les tensions militaires et de renforcer la confiance mutuelle. Les deux parties ont décidé de poursuivre le programme de réunion des familles séparées, ainsi que des événements culturels et sportifs communs.
Le président sud-coréen Moon Jae-in se rendra à Pyongyang cet automne et s’entretiendra avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
La porte ouverte aux dialogues
Ces signes encourageants laissent espérer un avenir de paix durable sur la péninsule coréenne. Toutefois, la dénucléarisation et l’établissement de la paix en Corée ont un lien étroit avec les Etats-Unis. Tous les regards se tournent désormais vers le sommet historique américain-nord-coréen qui aura lieu dans quelques semaines. Si un accord sur la dénucléarisation est obtenu lors de cette rencontre, la mise en oeuvre de la déclaration de Panmunjom sera facilitée. Le prochain sommet américain-nord-coréen décidera donc du sort de la péninsule coréenne. La bonne volonté et le sens des responsabilités des parties concernées sont nécessaires, notamment les Etats-Unis et la Chine, pour remettre ces dialogues sur la bonne voie.
Le chemin à parcourir est encore très long, mais l’accord historique signé par les deux Corée est un élan décisif à la paix. Le succès du sommet intercoréen est une avancée formidable pour les Coréens et pour toute la région. La déclaration de Panmunjom est le point de départ d’une paix réelle sur la péninsule coréenne.