(VOVWORLD) - Lors du débat de ce vendredi sur la situation socio-économique, les députés ont proposé plusieurs mesures destinées à atteindre une croissance économique de 6,7% cette année. Il s’agit, entre autres, de mobiliser des investissements hors budget, d’améliorer l’environnement d’investissement, de développer le marché des ventes au détail et de faire de l’agriculture un secteur économique de pointe.
De nombreux députés ont approuvé le rapport du gouvernement selon lequel, au cours des derniers mois, l’économie vietnamienne a surpassé ses difficultés pour renouer avec la croissance. La macro-économie est en tout cas restée stable. Néanmoins, beaucoup ont demandé des précisions sur la gestion macro-économique, les prix des produits agricoles et l’augmentation des investissements pour le développement. Les parlementaires se sont particulièrement intéressés aux économies locales, à l’aménagement, à la connexion des régions ou encore à la restructuration agricole.
Tout mettre en œuvre pour réaliser une croissance de 6,7% du PIB
Le Cong Dinh, député de la province de Long An (Sud), apprécie la détermination du gouvernement qui n’a pas voulu abaisser l’objectif de 6,7% de croissance du PIB, cette année, malgré des difficultés certaines. Il a jugé nécessaire d’accélérer le décaissement des investissements du budget de l’Etat. D’après lui, le gouvernement doit analyser minutieusement les raisons du retard accusé dans ce travail depuis six mois et donner un coup d’accélérateur d’ici à la fin de l’année. A propos des investissements hors budget, Le Cong Dinh a aussi des propositions à faire:
«Il importe de prendre des mesures synchrones pour mobiliser des ressources financières de la population, y compris des devises rapatriées par la diaspora, au service du développement économique. Le gouvernement doit maintenir la stabilité macro-économique, maîtriser l’inflation, améliorer l’environnement d’investissement et d’affaires pour encourager la population à créer des entreprises. En ce qui concerne les devises rapatriées par la diaspora qui serviront à financer des activités de production et de commerce, elles devront bénéficier de privilèges comparables à ceux réservés aux investissements directs étrangers. Les intérêts de l’expéditeur et du récepteur de ces devises doivent être garantis.»
D’autres députés ont suggéré au gouvernement d’envoyer des missions auprès des entreprises afin d’adapter les politiques de façon opportune.
Pham Trong Nhan, député de la province de Binh Duong (Sud), s’est pour sa part penché sur le marché des ventes au détail:
«Le gouvernement doit élaborer rapidement un plan plus précis et veiller à ce que ses politiques en la matière soient suivies en réalité. Il faut appliquer aussi tôt que possible la loi sur l’assistance aux PME, qui vient d’être adoptée, pour rendre nos entreprises plus compétitives face à leurs concurrentes étrangères. En plus de se réformer pour améliorer leur compétitivité, les distributeurs au détail vietnamiens doivent s’allier pour reprendre leur place sur le marché domestique, a fortiori dans les chaînes de distribution où les produits importés ont aujourd’hui la cote.»
Autres choses essentielles pour l’économie nationale: le développement de la mécanique, des industries manufacturière et auxiliaire. Les parlementaires demandent au gouvernement d’encourager les entreprises étrangères à transférer leur savoir-faire aux entreprises nationales et de mettre en place, à titre d’essai, des entreprises d’industrie auxiliaire de grande envergure et des établissements scientifico-technologiques de haut niveau.
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L’agriculture, un secteur économique de pointe
Actuellement, seul 5,6% du budget de l’Etat est alloué à l’agriculture qui représente pourtant 18% du PIB national. Aussi plusieurs députés ont-ils exhorté l’Etat à considérer l’agriculture comme un secteur économique de pointe et à y investir davantage. L’élargissement des quotas de terres attribués aux agriculteurs, la mécanisation et l’automatisation de la production agricole ou encore la mise en œuvre de dispositifs permettant d’encourager les investissements dans le traitement des produits récoltés… voilà quelques unes des urgences dans ce domaine. Ma Thi Thuy, députée de la province de Tuyen Quang (Nord):
«Il faut rénover et perfectionner le droit foncier, promouvoir l’application des progrès scientifico-technologiques dans la production et la gestion de l’agriculture. C’est une condition indispensable à la création de produits capables d’affronter la concurrence internationale. L’Etat doit privilégier le développement des infrastructures et encourager toutes les composantes économiques à investir dans l’agriculture. Plus que jamais nous avons besoin d’un dispositif spécifique permettant de créer une chaîne de valeur reliant l’agriculteur qui produit et l’entreprise qui transforme et écoule les produits. Le marché doit s’ouvrir davantage pour favoriser une circulation libre et une concurrence équitable entre les produits nationaux et les produits importés. Les localités d’une même région ont tout intérêt à collaborer dans la promotion commerciale de leurs produits.»
Tran Thi Hoa Ry, députée de la province de Bac Lieu (Sud):
«Il faut investir davantage dans l’agriculture en répartissant le budget de façon adéquate. L’Etat doit faire en sorte de faciliter l’application des progrès scientifico-technologiques à la production agricole. Les établissements d’expérimentation de nouvelles variétés végétales et animales doivent être modernisés, de même que les modes de transformation. L’édification de labels agricoles de qualité mérite une plus grande attention.»
Rappelons que l’Assemblée nationale avait fixé à 6,7% l’objectif de croissance économique de cette année.