(VOVWORLD) - Du 3 au 13 juin, 6000 délégués de 198 pays et territoires sont réunis à Bonn, en Allemagne, pour une conférence sur le dérèglement climatique organisée par les Nations Unies. Il s'agit d'une réunion à mi-parcours, visant à évaluer la mise en œuvre des engagements en matière de changement climatique, mais aussi à déterminer de nouveaux objectifs ambitieux pour la 29
e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP29, prévue en novembre prochain en Azerbaïdjan.
Photo: Euronews |
Priorité au financement de la lutte contre le changement climatique…
Avec la COP, la conférence de Bonn est l’unique forum annuel placé sous les auspices des Nations Unies qui est consacré aux efforts de lutte contre les changements climatiques dans le monde. Pendant les dix jours que dure la conférence, les participants doivent faire le point de la mise en œuvre des engagements pris lors de la COP28, et identifier les sujets prioritaires des négociations qui se tiendront lors de la COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan.
À Bonn, l'un des thèmes clés est le financement de la lutte contre le changement climatique. Les débats portent précisément sur les objectifs et l'ampleur des contributions financières des pays développés pour soutenir les pays en développement, ainsi que sur la nature de ces contributions. Seront-elles sous forme de subventions ou de prêts? Des réponses claires permettraient d’accroître les chances de parvenir à un nouvel accord révolutionnaire sur le financement climatique lors de la COP29. Cela est d’autant plus nécessaire que la communauté internationale est en attente d'engagements ambitieux pour la période post-2025, comme nous l’indique le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Simon Stiell.
«De nouvelles subventions et de nouvelles formes de financement préférentiel pour les pays en développement doivent aller de pair avec la réforme du système financier mondial, le but étant de réduire le fardeau de la dette des pays, de leur fournir un financement rationnel grâce notamment à des sources plus créatives trouvées en dehors des processus conventionnels. Nous devons également construire un marché du carbone plus efficace, susceptible de générer des revenus supplémentaires pour les programmes climatiques des pays», déclare-t-il.
Autre sujet financier majeur: le mécanisme de fonctionnement du Fonds pour les pertes et dommages, qui a été officiellement lancé lors de la COP28. Alors que la Banque mondiale a été désignée comme en étant le gestionnaire, aucune contribution obligatoire n’a été fixée pour les pays développés, ce qui laissent les pays en développement sceptiques quant à l’efficacité du Fonds.
En outre, la conférence de Bonn doit donner lieu au dernier cycle de négociations du «Dialogue de Glasgow», lancé lors de la COP26 en 2021 en Écosse, sur la prévention, l'atténuation et la gestion des pertes et dommages dus à l'impact du changement climatique. Les parties espèrent trouver de nouveaux accords sur la collecte de fonds et le fonctionnement du Fonds dans une direction plus inclusive et juridiquement contraignante.
Une autre priorité de la conférence de Bonn est de discuter de la concrétisation des engagements sur l'élimination progressive des combustibles fossiles, considérée comme le résultat le plus notable de la COP28. Il est prévu que les pays rendent compte de leurs actions dans ce sens dans leurs rapports sur les Contributions Déterminées au Niveau National, lesquels rapports devraient être soumis à l’ONU au début de l'année prochaine.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Photo: THX/AVI |
… et à l’accélération de l'élimination progressive des combustibles fossiles
En effet, bien que le financement climatique soit pressenti comme le thème principal de la COP29, l’urgence de l'élimination progressive des combustibles fossiles se fait sentir de plus en plus. De nombreux nouveaux rapports scientifiques montrent que la Terre continue de se réchauffer à un rythme alarmant. Plus précisément, le 6 juin, l'Organisation météorologique mondiale a relevé qu'au cours des 5 prochaines années, il y avait 80 % de chances que la température moyenne de la Terre soit temporairement supérieure d'au moins 1,5 degré Celsius à la période préindustrielle, ce qui est au-delà de l'objectif fixé par les pays dans l'Accord de Paris de 2015. Les signataires s’étaient alors donné pour mission d’empêcher la Terre de se réchauffer de plus de 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle.
L'organisme de surveillance du climat de l'Union européenne, Copernicus, a également déclaré que le mois dernier avait été le mois de mai le plus chaud de tous les temps et le 12e mois consécutif à battre un tel record. La température moyenne mondiale, de juin de l'année dernière à mai de cette année, a augmenté de 1,63 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Face à cette situation, le 5 juin, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le monde à cesser de faire de la publicité pour les combustibles fossiles et à accélérer le processus d'élimination du carburant qui est la principale cause du réchauffement climatique. Selon le chef de l'ONU, l'objectif d'empêcher la Terre de se réchauffer de 1,5 degré Celsius est vital pour de nombreux pays et communautés.
«La différence entre 1,5 degré Celsius et 2 degrés Celsius pourrait être la différence entre la destruction ou la survie des petits États insulaires et des communautés côtières, la différence entre l'atténuation des catastrophes climatiques ou le dépassement des points de rupture dangereux», a-t-il martelé.
Selon les experts, même s’il n’y avait plus du tout d’émissions dès maintenant, le changement climatique causerait toujours au moins 38.000 milliards de dollars de dommages par an d'ici 2050. Ce montant est beaucoup plus astronomique que les 2,4 billions de dollars nécessaires d'ici 2030 pour que les pays en développement abandonnent les combustibles fossiles et s'adaptent au réchauffement climatique.