(VOVWORLD) - Le 20e Dialogue de Shangri-La, la principale conférence asiatique sur la sécurité et la défense, s'est conclu ce dimanche 4 juin à Singapour. Pendant trois jours, les participants se sont penchés sur de nombreuses questions brûlantes liées à la sécurité mondiale et à leurs impacts sur l'Asie. Ils ont également réfléchi à des moyens de renforcer la confiance et la coopération internationale pour faire face aux défis actuels.
 Le Dialogue de Shangri-La 2023 a rassemblé plus de 500 délégués issus de 41 pays. Photo: AP |
Au fil des années, le Dialogue de Shangri-La est devenu un forum ouvert et neutre offrant aux parties la possibilité d'échanger leurs points de vue sur les questions cruciales de défense et de sécurité en Asie-Pacifique. Cette année, l'événement a rassemblé plus de 500 délégués, parmi lesquels des ministres de la Défense, des hauts fonctionnaires, des entrepreneurs et des universitaires, issus de 41 pays. L'agenda du Dialogue était chargé, comprenant 7 sessions plénières, 6 sessions parallèles et de nombreuses rencontres bilatérales en marge. Tout cela témoigne de l'attention croissante que porte le monde à l'Asie-Pacifique.
Il est indéniable que la région est actuellement confrontée à de sérieux défis, tels que la compétition entre les grandes puissances, le manque de respect du droit international et le recours à la force pour résoudre des litiges, qu'ils soient entre grandes puissances ou entre grandes puissances et pays de la région. Les disputes territoriales sont également préoccupantes.
Responsabilité collective et suprématie du droit international
Lors du 20e Dialogue de Shangri-La, les discussions se sont focalisées notamment sur l'établissement de la confiance, le rôle des grandes puissances dans la région, ainsi que sur la promotion de la responsabilité collective et du respect du droit international pour gérer les risques et la concurrence. Les récents développements dans des zones sensibles comme l'Ukraine, la République populaire démocratique de Corée et le Soudan ont une fois de plus montré que les actions unilatérales sapent la confiance des nations envers les règles communes du droit et les relations internationales, tout en menaçant la stabilité et la sécurité du monde.
Lors de son intervention, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a souligné le rôle du Dialogue de Shangri-La en tant qu’espace de discussions franches et constructives. Selon lui, le maintien de la paix et de la sécurité ne relève pas de la responsabilité d'un seul pays, car la prospérité de la région repose sur le partage. Il a également affirmé que la stabilité de la région de l'Asie-Pacifique ne pourrait être assurée que par une responsabilité collective.
 "Pour établir une région Asie-Pacifique sûre et stable", tel était le thème d'une session de discussion organisée le 3 juin dans le cadre du Dialogue de Shangri-La 2023. Photo: IISS |
De son côté, la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, a réaffirmé l'engagement de son pays en faveur d'une région indopacifique libre, ouverte et inclusive. Elle a souligné que la stratégie sur l'Indo-Pacifique n'était pas simplement un document politique, mais qu'elle nécessitait des contributions concrètes pour établir une région sûre et stable.
Shangri-La 2023 a également bénéficié de la participation de nombreux représentants de l'Union européenne (UE), dont le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Ce dernier a souligné que le renforcement de la coopération était la seule solution pour aider le monde à relever les défis actuels.
Une vision commune pour la région
Dans le cadre du Dialogue de Shangri-La 2023, le débat sur le rôle dirigeant des États-Unis en Indo-Pacifique a suscité un vif intérêt du public. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a rappelé l'engagement de son pays en faveur d'une région indopacifique libre et ouverte. Il a souligné que toute tentative unilatérale visant à modifier le statu quo dans la région était inacceptable. Il a également affirmé la volonté des États-Unis de travailler en étroite collaboration avec leurs partenaires pour promouvoir une vision commune de la région.
Les relations entre les États-Unis et la Chine étaient également l'une des préoccupations majeures lors du 20e Dialogue de Shangri-La. Selon l'opinion publique, bien que Lloyd Austin et son homologue chinois Li Shangfu aient adopté des approches différentes en matière de paix, de stabilité et de sécurité en Asie-Pacifique, les deux parties ne cherchent pas une nouvelle guerre froide. Tous les pays espèrent que les deux superpuissances finiront par apaiser leurs tensions pour contribuer aux efforts communs visant à relever les défis communs.