(VOVWORLD) - Le 12 août dernier, le bâtiment militaire grec Limnos et le navire de la marine turque l’Oruç Reis sont entrés en collision en Méditerranée orientale, dans une zone disputée en même temps par Ankara et Athènes. Ces derniers jours, ces deux pays de l’OTAN ont multiplié les manœuvres militaires en Méditerranée, suscitant de vives inquiétudes de la communauté internationale.
Les réactions de l’OTAN et de l’Europe
Suite à cette collision, les États-Unis et les pays européens ont pris immédiatement des mesures pour apaiser les tensions entre les deux pays. Réunis en urgence le 14 août, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont jugé les dernières mobilisations navales de la Turquie en Méditerranée orientale extrêmement préoccupantes.
Le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron se sont également dits préoccupés des tensions "croissantes" entre la Grèce et la Turquie, toutes deux alliés de l'OTAN.
Le chef de la diplomatie allemand Heiko Maas s’est rendu le 25 août à Athènes et à Ankara pour appeler au dialogue et à la désescalade entre les deux pays.
Le 28 août, lors de son entretien téléphonique avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a rappelé l'importance du dialogue et de la désescalade, soutenant que la situation devait être traitée dans un esprit de solidarité et conformément au droit international.
Ce même jour, le représentant de l’Union européenne pour la diplomatie Josep Borrell a menacé Ankara de nouvelles sanctions si aucun progrès dans le dialogue avec Athènes sur la crise en Méditerranée orientale n’était réalisé.
Concurrence acerbe entre plusieurs pays autour du gaz en Méditerranée
Selon les analystes, les dernières évolutions en Méditerranée animent la communauté internationale car les intérêts en jeu vont au-delà des seuls intérêts de la Grèce et de l’Égypte.
Une étude réalisée en 2010 par l’Institut d’études géologiques des États-Unis révèle que la région du bassin du Levant, en Méditerranée orientale, disposerait de réserves en gaz estimées à 3500 milliards de mètres cubes, et en pétrole, à 1,7 milliard de barils. Des ressources gigantesques qui aiguisent la convoitise des pays voisins, en l’occurrence la Grèce, Chypre, l’Égypte, Israël et la Turquie. Les quatre premiers coopèrent entre eux alors que la Turquie fait cavalier seul.
Compte tenu des évolutions complexes de la situation actuelle, il semble difficile de régler du jour au lendemain les conflits en Méditerranée, faute d’une concession d’Ankara. Et tant que la Turquie jouera la carte de l’ouverture de ses frontières aux migrants dans ses négociations avec l’Europe, l’avenir demeurera incertain.