(VOVworld) - Ce dimanche, les électeurs japonais iront aux urnes pour choisir 475 membres de la chambre basse de la Diète (parlement). Organisée deux ans avant la date prévue, cette élection, analysée comme un référendum, intervient alors que le Premier ministre Shinzo Abe est accusé d’être responsable du ralentissement de l’économie.
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Quelque 1.150 candidats seront en lice pour les 475 sièges de la chambre basse. Malgré la présence de candidats de différentes formations politiques, ce scrutin opposera le pouvoir en place dirigé par le parti libéral-démocrate et le parti démocrate japonais. La campagne électorale a commencé le 2 décembre et durera douze jours.
Selon les résultats d’un récent sondage, bien que le parti libéral-démocrate fasse l’objet de critiques compte tenu de la politique économique jugée peu efficace du Premier ministre Shinzo Abe, il continuerait de recueillir quatre fois plus de voix que le parti d’opposition, c’est-à-dire le parti démocrate japonais. Il est donc presque certain que l’alliance au pouvoir continuera d’être majoritaire à la chambre basse et que le gouvernement de M. Shinzo Abe sera maintenu mais devra aussi faire face à de très nombreux défis dans l’avenir.
Abenomics au centre de la campagne électorale
Cette élection anticipée démontre que les électeurs souhaitent un changement d’orientation et la mise en place par le cabinet de Shinzo Abe de politiques économiques plus efficaces. Alors que les autres formations politiques semblent incapables de se regrouper pour contrer l’alliance au pouvoir, l’Abenomics est devenue la cible de toutes les critiques.
Après son investiture au poste de Premier ministre en décembre 2012 et la victoire écrasante de son parti libéral-démocrate, Shinzo Abe a mis en place une stratégie, appelée Abenomics, destinée à redresser l’économie nationale. Il s’agit en fait d’une série de mesures axées principalement sur la gestion des dépenses publiques, l’assouplissement de la politique monétaire et la croissance économique. On s’attendait naturellement à ce que l’Abenomics propulse l’économie japonaise plongée depuis près de 2 décennies dans la déflation. Or, les données économiques publiées récemment démontrent l’inverse. En effet, le PIB du Japon a chuté de 7,3% au deuxième trimestre 2014 et de 1,6% au troisième trimestre alors que les dettes publiques n’ont cessé d’augmenter. C’est la raison pour laquelle les Japonais croient de moins en moins à un revirement de l’économie nationale. Selon un sondage réalisé au seuil de cette élection, seulement 16% des sondés croient aux effets d’Abenomics alors qu’ils étaient 65% au moment de la mise en place de cette politique.
Plus de temps pour Abenomics
Face à la pression publique et à la baisse du taux de soutien au gouvernement, le parti libéral démocrate a estimé devoir rappelé que la stratégie Abenomics avait permis de créer des emplois, de rehausser la valeur des index du marché boursier, d’ajourner l’augmentation de la taxe de consommation, actuellement à 8%, à 10% en avril 2017. Le Premier ministre japonais s’est aussi engagé à mettre en place un plan pour équilibrer le budget d’Etat tout en affirmant que l’organisation de l’élection anticipée avait pour but de recueillir le soutien de la population pour l’Abenomics. Shinzo Abe a encore déclaré qu’il était prêt à remettre sa démission si sa coalition au pouvoir ne gagnait pas la majorité à la chambre basse.
Il est clair que le Premier ministre Shinzo Abe souhaite, par le biais de cette élection, gagner du temps pour matérialiser sa politique économique audacieuse et relever l’économie nationale. S’il est indéniable que l’économie japonaise a enregistré des signes encourageants tels que l’augmentation de ses exportations ou l’amélioration de la valeur des index au marché boursier, il est aussi évident que le gouvernement de M.Shinzo Abe a encore beaucoup à faire pour relever tous les défis. Il lui faudra, entre autres, créer plus d’emplois, garantir à ses habitants un niveau de vie stable et développer le pays de manière plus stable et durable./.