Elections en Allemagne: Quelles conséquences sur l’Europe ?
Hong Van -  
(VOVWORLD) - Les élections allemandes qui ont eu lieu dimanche laissaient peu de doute sur le nom du prochain chef de gouvernement. Angela Merkel a été réélue. Mais l’avenir de l’Europe va dépendre de la nouvelle coalition gouvernementale qu’elle formera prochainement. Mais, là, c’est encore la grande incertitude.
Angela Merkel - Photo AFP/TTXVN |
Un succès au goût amer ! Les conservateurs de la CDU-SPD sont arrivés en tête des législatives allemandes dimanche assurant ainsi à leur chancelière un quatrième mandat. Mais avec à peine 33 % des suffrages, ils enregistrent un mauvais score, plus faible que celui réalisé en 2009 avec 33,8 %.
Merkel face au casse-tête de coalition
Les votes perdus par ces grands partis sont venus renforcer le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui est arrivée en troisième. Le candidat du SPD, Martin Schulz a écarté la possibilité de former une nouvelle coalition avec le CDU d’Angela Merkel, afin d’éviter que le parti d’extrême droite devienne le premier parti d’opposition. Cela signifie que la chancelière devra faire alliance avec le parti libéral FDP et les Verts. Or, le problème, c’est que le FDP et le CDU s'opposent sur bien des dossiers clés comme l'immigration, l'avenir du diesel, la défense. Le chef des libéraux, Christian Lindner, a lui déjà fixé une condition pour entrer au gouvernement: le rejet des idées de réforme de la zone euro portées par le président français Emmanuel Macron et soutenues par la chancelière Angela Merkel. Globalement, le FDP est hostile aux tentatives politiques visant à relancer la construction européenne, préférant faire du vieux continent une vaste zone de libre-échange.
Les tâches du couple franco-allemand compliquées
La trop courte victoire de la chancelière est une mauvaise nouvelle pour le président français Emmanuel Macron qui expose ce mardi son ambitieux projet pour "refonder" l'Europe et qui attend le soutien de Berlin.
Certaines de ses initiatives ont été révélées et lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres franco-allemands en février, la dirigeante allemande a notamment déclaré qu’elle n’avait « rien contre un budget de la zone euro », et estimé qu'« on peut parler » d’un « ministre européen des Finances ». « Faire évoluer le système économique et monétaire européen vers une sorte de FMI est un très bon projet, » a-t-elle ajouté.
Or, la situation est tout autre maintenant. Angela Merkel pourrait être trop occupée à maintenir l’unité d’une coalition artificielle pour être une partenaire efficace dans la réalisation des projets ambitieux d’Emmanuel Macron pour l’Europe.
Hong Van