En Grèce: l’avenir politique est incertain

(VOVworld)- Le président grec Karolos Papoulias a eu dimanche et lundi de nouvelles négociations avec les dirigeants de 3 partis politiques en tête des législatives anticipées et de petites factions politiques pour former un gouvernement de coalition. Cependant, les trop nombreuses divergences entre partis et acteurs politiques freinent la possibilité d’un compromis. Les hypothèses d’une nouvelle élection voire la sortie de la Grèce de la zone euro, affectant ainsi gravement l’existence de l’Union Européenne, sont envisageables.

Le fait que le président grec Karolos Papoulias préside lui-même les négociations avec les partis politiques en tentant de former un gouvernement de coalition montre la gravité de la crise politique en cours dans ce pays méditerranéen. Ces ultimes efforts permettraient à la Grèce d’éviter la tenue de nouvelles élections en juin prochain en cas d’échec de formation d’un nouveau gouvernement le 17 mai, date de convocation de la première session parlementaire. On doit la crise sur la scène politique grecque à l’intransigeance d’Alexis Tsipras, président de la coalition de la gauche radicale Syriza, arrivée deuxième des élections législatives du 6 mai dernier, et qui refuse catégoriquement de participer à tout nouveau gouvernement appliquant les plans d'austérité exigés par les créanciers internationaux. Syriza souhaite le retrait de la Grèce du plan de sauvetage de la dette publique signé avec l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International en 2010. En observant la récente croissance économique de ce pays, on comprend mieux la réaction de la gauche radicale Syriza. Selon les statistiques, après 2 ans d’application de ce plan d’austérité, l’économie grecque n’a connu aucune croissance, pire, elle s’est encore enlisée dans la récession. Cette année, l’économie grecque a accusé une chute de 6% et ne connaîtra pas de croissance d’ici l’an prochain. La Grèce ne pourra assurer le paiement des salaires et des pensions de retraite qu’à la fin du mois de Juin. En février dernier, le taux de chômage dans ce pays a atteint 21,7%, un chiffre alarmant! Les électeurs grecs estiment que ce sont justement les mesures d’économies imposées par l’Union Européenne qui ont rendu la situation critique.

Dans le contexte actuel, il est fort probable que la Grèce tienne une nouvelle élection. Mais, de l’avis des observateurs, si ce scénario se produit, la crise politique ne serait pas pour autant résolue. Les derniers sondages réalisés par Marc Alpha TV montrent qu’en cas d’organisation d’une nouvelle élection, Syriza arriverait en tête avec près de 24% des intentions de vote, suivi du parti Nouvelle Démocratie et du PASOK. Aucun parti n’obtiendrait la majorité absolue permettant de former indépendamment un nouveau gouvernement. Et la crise ne serait pas évitée.

À part le risque d’une nouvelle élection, les observateurs estiment que l’absence de gouvernement d’union suppose un risque quant à la deuxième tranche d’aide accordée à la Grèce car rien ne garantit que ce pays honorerait ses engagements avec l’UE et le Fonds Monétaire International. Et alors survient le scénario possible de la sortie de la Grèce de la zone euro. Si c’était le cas, non seulement la monnaie nationale grecque ne retrouverait pas sa valeur d’avant l’Euro, mais l’inflation augmenterait et le PIB serait forcément réduit. Enfin dans sa chute, la Grèce déstabiliserait les pays de la zone euro. En Asie, le 14 mai, l’Euro a été dévalué suite aux mauvaises informations concernant la formation d’un gouvernement grec. Dans l’après-midi du 14 mai à Tokyo, un euro valait 1 dollar 288 centimes ou 103,07 yens, contre 1,2921 dollar ou 103,26 yens à New York, la semaine dernière. L’économiste Daisuke Karakama du groupe bancaire Mizuho estime que la monnaie européenne pourrait descendre à 1,25 dollars ou 100 yens si les partis de gauche hostiles aux mesures d’austérité en Grèce remportent une victoire écrasante en cas de nouvelles élections.

Les évolutions récentes en Grèce montrent que le règlement des divergences politiques dans ce pays méditerranéen est extrêmement difficile. La formation d’un gouvernement de coalition est plus que jamais menaçée./.

Hông Vân 

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