(VOVWORLD) - Dans le contexte du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale, environ 70 chefs d’État et de gouvernement se sont donné rendez-vous ce dimanche 11 novembre à Paris pour un forum de la paix. Ils tenteront de réfléchir à des solutions communes à une série de questions mondiales.
Ce forum de la paix de Paris aura lieu du 11 au 13 novembre, en marge des célébrations du 100e anniversaire de la signature de l’Armistice. Inspiré du modèle de la COP21, ce forum sera le théâtre d’échanges d’expériences et d’initiatives en vue de promouvoir la paix et de réduire les tensions internationales.
En avant le multilatéralisme
Initié par le président français Emmanuel Macron, le forum de la paix de Paris vise à réaffirmer l’importance du multilatéralisme et des actions collectives face aux défis actuels tels que la concurrence stratégique entre les grandes puissances, les conflits ethniques, le terrorisme, la cybercriminalité ou encore le changement climatique. Emmanuel Macron souhaite profiter de l’attention que la communauté internationale porte au centenaire de la fin de la Première guerre mondiale pour mobiliser contre ce qu’il appelle la «lèpre nationaliste». Le monde a tendance à oublier les leçons des grands conflits du 20e siècle, a-t-il récemment rappelé.
Le forum doit se concentrer autour de 120 initiatives et projets de gouvernance venus du monde entier, choisis parmi 850 candidatures, et qui seront répartis en cinq grandes thématiques: paix et sécurité, environnement, développement, nouvelles technologies et économie inclusive.
Il veut offrir à ces projets une visibilité, un accompagnement et une mise en relation avec des partenaires potentiels. 10 projets supplémentaires seront choisis par les participants, ce qui devrait leur garantir un soutien particulier de la part du Forum de Paris sur la Paix jusqu'à la seconde édition en novembre 2019.
La participation annoncée d’une soixante-dizaine de chefs d’État et de gouvernement ainsi que de plusieurs centaines d’organisations internationales et de représentants de la société civile montre un réel intérêt de la communauté internationale pour la coopération multilatérale comme moyen de résoudre des enjeux communs.
Donald Trump, le grand absent
Si le président américain Donald Trump a confirmé sa présence pour les célébrations du centenaire de l’Armistice, il a en revanche refusé de participer au forum de la paix. Son motif est tout simple, l’objectif de ce forum ne correspond pas à son slogan «America first!»
Cette décision est la suite logique du retrait de l’administration américaine d’une série d’accords internationaux, en premier lieu l’accord de Paris sur le climat, l’accord de partenariat transpacifique TPP, le traité nucléaire iranien. Les États-Unis ont également tiré leur révérence à l’UNESCO et au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le 25 septembre dernier, lors de son discours devant l’assemblée générale de l’ONU, le patron de la Maison Blanche a rejeté en bloc les valeurs de la mondialisation, confirmant son engagement à défendre les intérêts des États-Unis.
Ces agissements ont naturellement provoqué un tollé à l’international. Beaucoup critiquent la politique «America first» du président Trump, affirmant que le protectionnisme ne conduit qu’à la montée des tensions. Si les nations ne défendent plus les valeurs universelles fondamentales, de nouvelles guerres mondiales pourraient éclater, entend-on en matière de mise en garde.
Le monde se trouve devant des défis qu’aucun pays, aussi puissant soit-il, ne pourra relever tout seul. L’organisation du forum de la paix de Paris, un forum multilatéral, est donc une belle initiative qui risque cependant d’être mise à mal par l’absence du président des États-Unis.