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La visite de François Hollande est historique car il est le premier président français à s’être rendu à Cuba. Il est aussi le premier haut dirigeant occidental à visiter le pays depuis la récente normalisation des relations américano-cubaines. Sa visite autant politique que diplomatique est majeure pour la France et Cuba, au delà des intérêts économiques communs.

Achever un conte d’histoire

Cuba occupe une place assez particulière pour les partis de gauche en France. C’est un sujet de polémique et un pays qui attire l’attention des partis politiques français dont le parti socialiste au pouvoir de François Hollande. Un diplomate français estime que la visite du président français achève un conte d’histoire. Parmi les pays occidentaux, la France a toujours protesté contre l’embargo américain contre Cuba et dès 1991, à l’ONU elle s’est prononcé pour sa levée. Depuis plusieurs années, les entreprises françaises étudient le marché cubain pour être les premières à investir dans le pays dès l’amélioration des relations américano-cubaines. La visite de François Hollande répond donc à cet objectif. Air France ou le groupe Accor, spécialisé dans l’hôtellerie sont déjà sur les rangs.

Dégel des relations entre Cuba et l’Occident

Cuba attend beaucoup de la visite de François Hollande. Sa venue marque le début du dégel des relations entre Cuba et l’Occident. Rappelons que Cuba entretient de bonnes relations avec la France et que Fidel Castro s’était rendu en France en 1995. Sur les plans politique et diplomatique, la visite de François Hollande aidera Cuba à améliorer sa place sur la scène internationale. Sur le plan économique, la France examinera les dettes de Cuba. Le pays doit 15 milliards de dollars au club de Paris dont 5 milliards à la France. La visite du président français permettra aux 2 pays de négocier le montant de la dette ou d’envisager le report de son paiement. Cuba compte également sur la signature de contrats avec des groupes français dans les domaines du tourisme, de la santé et des domaines d’excellence des 2 pays. En 2014, la valeur des exportations françaises vers Cuba n’était que de 157 millions d’euros, soit un montant très largement inférieur aux  énormes potentialités de coopération bilatérale.

La France maintient son rôle de pionnier diplomatique de l’Union européenne

La France mène une politique extérieure indépendante et souhaite maintenir sa position en tant que puissance dans les relations internationales. Elle dispose du deuxième corps diplomatique mondial, juste derrière les Etats Unis avec une représentation diplomatique partout dans le monde. Dans ses relations avec Cuba, Paris entend conserver sa place de pionnier diplomatique. En se rendant à Cuba, François Hollande a concrétisé la déclaration de l’Union européenne sur le lancement en 2014 du processus de normalisation des relations avec Cuba. Il envoie le message à plusieurs partenaires dont un appel à la coopération avec les Etats Unis. La France montre aussi aux puissances comme la Chine et le Brésil et aux puissances émergentes qu’elle n’entend pas être en reste. Pour l’instant, la France privilégie les investissements dans l’hôtellerie, le tourisme et les infrastructures.

La diplomatie facilitera le développement économique

La France est le pays occidental le plus proche de l’île. Elle subit pourtant une âpre concurrence avec d’autres partenaires économiques de Cuba. Le Brésil vient en effet de signer avec Cuba un accord sur la création d’une co-entreprise spécialisée dans la manutention de containers au port de Mariel. De tels accords sont vivement souhaités par les entreprises françaises. La France veille également aux infrastructures touristiques et à l’agriculture de Cuba qui sont ses domaines d’excellence. En ayant proné depuis plusieurs années une diplomatie proche de Cuba, la France bénéficie d’un avantage par rapport à ses concurrents et Francois Hollande entend bien en profiter. Sa visite devrait donc ouvrir un nouveau chapitre de la coopération entre l’Europe en général et la France en particulier avec Cuba./.