Fusillade d’Orlando : la question sur les armes à feu relancée

(VOVworld) - La tuerie d’Orlando, en Floride, la plus meurtrière qu’aient connue les Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, réveille les débats sur le contrôle des armes à feu. Cet attentat illustre bien la complexité de la question puisque le suspect était connu des autorités, ce qui ne l’a pas empêché d’acheter des armes en toute légalité.

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La police américaine patrouille près du lieu du crime

Les Etats-Unis ont connu, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin, la pire fusillade de leur histoire. Au moins 49 personnes sont mortes, y compris le tireur, et 53 autres ont été blessées dans un club gay d’Orlando. Le tireur présumé, Omar Saddiqui Mateen, 29 ans, avait été suivi par le FBI, qui l’avait interrogé à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour d’éventuels liens avec des terroristes.

Des failles certaines dans le contrôle des armes

Ce n’est pas le premier massacre de ce genre aux Etats-Unis. On se souvient de la tuerie de l’école Sandy Hook, à Newton dans le Connecticut, en 2012, qui avait fait 26 morts, dont 20 enfants. En juin 2015, 9 personnes ont été tuées par des coups de feu dans une église de Charleston, en Caroline du sud, très fréquentée par la population noire. En octobre, 10 autres personnes ont perdu la vie lorsqu’un jeune homme surarmé a ouvert le feu sur les étudiants d’une université de l’Oregon. Deux mois plus tard, une fusillade a eu lieu à San Bernardino en Californie, faisant 14 morts et 17 blessés.

Les Etats-Unis sont de loin le premier fournisseur mondial d’armes et également le pays où il y a le plus de meurtres par armes à feu au monde. On compte environ 90 meurtres par jour, soit plus de 32 mille homicides par an. La possession d’armes à feu aux Etats- Unis est un droit constitutionnel. On estime que le nombre d’armes à feu en circulation est d’environ 310 millions. Autrement dit, presque chaque citoyen est équipé d’une arme.

Le FBI, mobilisé dans sa lutte contre le terrorisme, avait convoqué deux fois Omar Mateen pour des affaires de terrorisme. Une fois en 2013, lorsqu’il avait tenu des propos enflammés à ses collègues de travail, laissant penser à d’éventuels liens avec des terroristes. L’homme a été convoqué une seconde fois, en 2014, en raison de sa probable proximité avec un Américain parti rejoindre un groupe islamiste en Syrie. Il avait toutefois été relâché, car il « ne constituait pas une menace substantielle à ce moment-là », selon le FBI qui l’a donc laissé libre avec un casier judiciaire vierge. Rien n’a donc empêché Omar Mateen de se procurer deux fusils quelques jours avant le massacre. Et au lendemain du drame, il a été constaté qu’au moins 8 individus ayant un casier judiciaire et des antécédents psychiatriques avaient pu se procurer des armes.

La liberté coûte cher

Le fameux article 2 de la Constitution américaine autorisant chaque citoyen à posséder une arme permet, de fait, à n’importe quel malade de s’acheter une machine à tuer, et le président américain dit haut et fort que cela ne peut plus durer. Lors de son deuxième mandat, Barack Obama avait tenté, en vain, de pousser vers un durcissement de la législation sur les armes. Il n’a pas caché sa frustration et sa colère en critiquant l’attitude du lobby américain des armes à feu qui bloque, selon lui, toute réforme du contrôle des armes.

Interdire l’utilisation d’armes à feu est difficile à entreprendre aux Etats-Unis où le port d’armes représente une liberté fondamentale des Américains. Mais surtout ce commerce rapporte chaque année aux entreprises d’armement d’énormes bénéfices, permettant d’influencer le vote au Congrès contre toute réforme stricte sur le contrôle d’armes.

Quoi qu’il en soit, force est de constater que le chagrin et les regrets ne pourront pas empêcher la reproduction de tels drames. L’opinion ne peut que souhaiter que les parlementaires américains trouvent enfin le courage de voter une loi pour mieux contrôler les armes.

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