(VOVworld)-La République populaire démocratique de Corée s’est déclarée déterminée à procéder à un troisième lancement de satellite. C’est en tout cas ainsi qu’elle entend répondre à la nouvelle résolution de sanction que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adoptée à son égard. De son côté, la République de Corée a réussi hier à placer pour la première fois un satellite en orbite. C’est donc à une espèce de « guerre des étoiles » larvée que se livrent pour l’instant les deux Corées, repoussant ainsi  les espoirs de solution diplomatique et rendant la situation de plus en plus imprévisible.

Le lanceur de 140 tonnes KSLV-I (Korea Space Launch Vehicle) s'est élevé à 16h, heure de Corée, de la base de Naro, et a poursuivi sa trajectoire pendant neuf minutes avant de libérer le satellite STSAT-2C, destiné à recueillir des données sur les radiations cosmiques. "La fusée a mis le satellite scientifique en orbite", a déclaré à la presse le ministre des Sciences Lee Ju-Ho, évoquant un "succès pour tout le peuple" sud-coréen. La mise à feu avait été reportée en octobre puis fin novembre pour cause de problèmes techniques. Auparavant, les deux premiers lancements, en 2009 et 2010, s'étaient soldés par des échecs.

Cette réussite intervient à un moment où les relations entre les deux Corées sont particulièrement tendues. L’hostilité déclarée des Américains et des Sud-Coréens vis-à-vis des ambitions nucléaires nord-coréennes met à mal les espoirs de paix. Et dans un tel contexte, le lancement d’un satellite par son voisin du sud ne pouvait que susciter l’ire de Pyongyang qui a estimé qu’il était injuste que les Nations Unies lui imposent des sanctions.

Suite aux sanctions supplémentaire adoptées à son encontre, la République populaire démocratique de Corée a, à maintes reprises, menacé de procéder à un troisième lancement de satellite. Plus récemment, lors d’une conférence du Parti du Travail de Corée, tenue le 29 janvier, Kim Ki-nam, secrétaire en charge de la propagande, a exhorté tous les Nord-Coréens à se joindre à une « confrontation totale » en réponse aux menaces croissantes de la République de Corée et des Etats-Unis. Auparavant, Pyongyang avait menacé la République de Corée d’une attaque si celle-ci s’obstinait à suivre aveuglement les nouvelles sanctions onusiennes. La République populaire démocratique de Corée a aussi déclaré qu’elle boycotterait tous les dialogues sur son programme nucléaire. En fait, jusqu’à présent, la République populaire démocratique de Corée campe sur ses positions : les tests nucléaires répondent aux exigences du peuple et rien ne pourra empêcher le pays de devenir une vraie puissance.

En réalité, la République populaire démocratique de Corée n’a jamais proféré de vaines menaces. Un troisième lancement de satellite aura donc lieu sans aucun doute, et dans les prochains jours ! Selon des sources militaires et des renseignements sud-coréens, des préparatifs sont en cours et le lancement pourrait avoir lieu lors de l’anniversaire du dirigeant Kim Jong Il ou lors de la cérémonie d’investiture de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye.

Vu la tension actuelle en péninsule coréenne, les analystes estiment qu’il est temps d’adopter une nouvelle approche plus globale. Alors que Pyongyang ne cesse d’affirmer que son lancement de satellite ne vise qu’à développer les sciences et les technologies, au service d’un Etat puissant et prospère, Washington et Séoul considèrent les tests nord-coréens comme des tests de missile sans ogive et comme un acte de provocation portant atteinte à la paix et à la sécurité régionale. La communauté internationale, et en particulier le Japon et la République de Corée, font actuellement pression sur la République populaire démocratique de Corée pour la faire renoncer à ses tests de missiles, mais en vain ! L’important de l’heure, pour chacune des parties concernées, c’est de faire preuve de retenue, afin d’éviter toute escalade qui pourrait faire monter la tension et nuire aux objectifs de dénucléarisation de la péninsule coréenne. Dans ce contexte, le lancement de fusée sud-coréen pourrait être la goutte qui fait déborder le vase. Ce sont les prochains jours nous le diront, mais ce qui est d’ores-et-déjà certain, c’est que  la paix semble toujours hors de portée !