(VOVworld) – Israéliens et Palestiniens sont revenus à la case départ après la suspension des pourparlers de paix, parrainés par les États-Unis depuis neuf mois, en vain. Cet échec du processus de paix était attendu en l'absence de tout progrès avant l'échéance du 29 avril, et ce malgré les efforts du secrétaire d’État américain John Kerry. Des deux côtés, les gestes d’hostilité se sont multipliés ces derniers jours tant sur le plan économique que politique.
Le processus de paix israélo-palestinien est toujours en impasse
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Une « pause » était peut-être nécessaire dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, a déclaré Barack Obama. « Franchement, nous n'avons pas constaté le type de volonté politique indispensable à la prise de vraies décisions, et cela des deux côtés », a ajouté le président américain.
Représailles au lieu de compromis
Le cabinet de sécurité israélien a décidé de suspendre les négociations de paix avec l'Autorité palestinienne, au lendemain de l'annonce d'un accord de partage du pouvoir entre le Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), déchirés depuis des années. A ce stade, un gouvernement d’union sera formé avec des participants indépendants, selon Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne.
Le cabinet du gouvernement israélien a qualifié d’ « incompréhensible » ce consensus qui nuit au processus de paix. L’État hébreu considère le Hamas comme une organisation « terroriste », celle-ci rejetant en effet les négociations de paix et prônant la lutte armée contre Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il ne mènerait pas de négociations « avec un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d'Israël ». Des sanctions économiques sont envisagées. Et probablement, Netanyahu n’aura de cesse de critiquer cette réconciliation inter-palestinienne dans les jours qui viennent.
De son côté, le Conseil central palestinien, une instance dirigeante de l’OLP, a décidé d'adhérer à 63 organisations et conventions internationales des Nations unies pour assurer sa position sur la scène internationale. L’OLP exige d’ailleurs que le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale de l’ONU condamnent les constructions de logements israéliens et les activités anti-palestiniennes à Jérusalem, nuisant aux églises catholiques et aux temples musulmans. Les Palestiniens veulent également que les organisations et sociétés qui soutiennent l’occupation israélienne soient boycottées par les pays membres de l’ONU. Plus énergiquement, le Conseil de 120 membres de l’OLP a affirmé son opposition à l'exigence par M. Netanyahu d'une reconnaissance d'Israël par les Palestiniens comme « État du peuple juif ».
Désavantages pour toutes les parties
De l’avis des experts, personne ne tirera profit de cette impasse. Si les États-Unis, médiateur de ce processus, ne s’y intéressent plus, Israéliens et Palestiniens seront seuls face à face à la table des négociations. Pour la Palestine, elle est clairement frappée par des effets économiques et sécuritaires. Hors des sanctions économiques imposées par les Israéliens, les Palestiniens sont menacés par les Américains qui veulent revoir les subventions en leur faveur.
Quant à Israël, le pays sera de plus en plus isolé sur la scène internationale. L’Etat hébreu a déjà été l’objet du boycott et même des sanctions de l’Union européenne et autres organisations à l’encontre de ses affaires commerciales dans la construction des logements en territoires occupés. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, aurait averti qu’Israël courrait le risque de devenir un État « d'apartheid » s’il ne parvenait pas rapidement à un accord de paix avec les Palestiniens.
Bien que les deux parties affirment toujours leur volonté de mettre en place une paix juste et globale dans la région, les pourparlers sont aujourd’hui totalement enlisés. Il sera difficile de trouver un compromis dans un bref délai, autant dire que Palestiniens et Israéliens ont de nouveau raté une opportunité de paix.