(VOVworld) – Les négociateurs israéliens et palestiniens se sont retrouvés dimanche sous les auspices de la médiation américaine pour tenter de sauver les négociations de paix, à trois semaines de l'échéance. C’était un échec, le deuxième en une semaine ! Et pour ne rien arranger, Israéliens et Palestiniens multiplient actes et propos provocateurs les uns envers les autres. Le processus de paix risque de revenir au point mort.
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La rencontre tripartite organisée dimanche 6 avril n'a pas abouti. La ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, chargée des négociations, le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat, et l'émissaire américain, Martin Indyk se sont quittés bredouilles.
Relancé en juillet dernier, l'interminable processus de paix palestino-israélien, qui devrait aboutir à un accord cadre le 29 avril, risque fort d’avorter une fois encore.
Les divergences profondes minent les négociations
« La crise continue », a déclaré un responsable palestinien sous couvert d'anonymat. Durant toute la réunion, les Israéliens n’ont cessé de menacer les Palestiniens et aucune solution n'a été trouvée.
Pour cause, Israël a conditionné la libération des 26 derniers détenus palestiniens à l’acceptation, par la Palestine, de proroger l’échéance des négociations, au-delà de la date butoir du 29 avril. Une condition pour le moins aberrante, puisque la date du 29 avril avait déjà été fixée il y a un an par Israël, la Palestine et les Etats-Unis, et que le retard de Tel Aviv dans la libération des prisonniers a toujours été la principale raison du refus de la Palestine de participer à maintes conférences internationales.
Le gouvernement israélien est allé encore plus loin en annonçant la construction de plus de 700 logements à Gilo, en banlieue de Jérusalem-Est.
En réponse, les Palestiniens ont officiellement décidé de déposer des demandes d'adhésion à 15 conventions et traités internationaux, en tant qu’Etat indépendant.
Il paraît que Tel Aviv n’attendait que cela pour accuser les Palestiniens d’avoir violé les conditions des pourparlers. Benjamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, a averti que son pays n’hésiterait pas à prendre les mesures nécessaires pour répondre « aux mesures arbitraires prises unilatéralement par les Palestiniens » et notamment le gel de l’acheminement des équipements de communication vers la bande de Gaza ou le blocage des rencontres bilatérales de haut rang. La commission régionale du ministère de l'Intérieur a quant à elle donné le feu vert au projet de construction d'un musée archéologique controversé dans le quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est annexée.
Les désaccords se sont renforcés après que la Palestine ait révisé ses conditions pour l’extension des pourparlers de paix, comme celle concernant l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, la libération de 1.200 prisonniers palestiniens ; le gel des constructions à Jérusalem-Est ; le déblocage de la bande de Gaza. Les Palestiniens pourraient même attaquer Israël pour crimes de guerre à la Cour internationale de justice, a souligné le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat.
L’impossible alternative
John Kerry, secrétaire d’Etat américain chargé de la médiation, a laissé entendre que la patience de Washington pouvait faiblir si les parties n’étaient pas franchement désireuses d’avancer dans les négociations. Il a exprimé son mécontentement par l’annulation de ses visites à Jérusalem et à Ramallah. Cependant, force est de constater que Washington n’a encore trouvé aucune solution pour sauver le processus de paix, sauf des déclarations.
Tout récemment, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à la Ligue arabe de convoquer une réunion des ministres des Affaires étrangères afin de discuter du processus de paix israélo-palestinien. Il souhaite un soutien politique et financier de la Ligue.
Ce processus relancé il y a 8 mois est au bord du gouffre. En cas d’échec, les parties repartiraient de zéro. Autrement dit, après 66 ans, le conflit entre Palestiniens et Israéliens resterait d’actualité.