(VOVWORLD) - La coalition de droite et
d’extrême droite arrive en tête des législatives dimanche en Italie, mais
l’incertitude reste entière sur qui gouvernera la troisième économie de la zone
euro.
Photo CBC
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L'alliance
entre la droite de Forza Italia de Silvio Berlusconi, l'extrême droite
de la Ligue menée par Matteo Salvini et le groupuscule néo-fasciste Fratelli
d'Italia est arrivée en tête du scrutin avec environ 37% des suffrages à
la Chambre des députés comme au Sénat. Mais à
l'intérieur de cette coalition, c'est la Ligue de Matteo Salvini,
formation eurosceptique et anti-immigration, alliée de Marine Le Pen en Europe,
qui est en tête. Le Mouvement 5 Etoiles (M5S), parti populiste dirigé par le
jeune Luigi Di Maio, devient la première force politique italienne avec un
score frôlant 32% des voix. La gauche traditionnelle, le Parti démocrate
de Matteo Renzi, s'effondre : moins de 20% des voix. C'est le plus mauvais
score du parti depuis sa naissance en 2007. Aucun des trois blocs n'est en
mesure d’obtenir une majorité au Parlement pour gouverner seul.
Les populistes en force
Les
mouvements populistes, la Ligue et M5S, ont réussi une percée dans ce pays
fondateur de l’Union européenne, quelques mois après la victoire du Brexit en
Grande-Bretagne et de Donald Trump aux Etats-Unis. Ces courants politiques, qui
ont surfé sur les craintes liées à l’immigration, dans un pays qui a accueilli
690 000 migrants depuis 2013, donnent des sueurs froides à Bruxelles et aux
investisseurs.
Quelle coalition pour
former un gouvernement ?
Ce
lundi, Matteo Salvini de la Ligue et Luigi di Maio de M5S ont tous deux
revendiqué le droit de former un gouvernement. L’hypothèse d’un accord de
majorité entre les deux formations populistes a d’ores et déjà été balayée par leurs
dirigeants.
Bruxelles
et les marchés financiers misaient sur une sorte de “grande alliance” à
l'allemande entre FI de Silvio
Berlusconi et le PD, avec le soutien de petites formations europhiles, voire de
quelques transfuges de la Ligue. Mais les chiffres actuellement disponibles ne
permettent pas de l'envisager.
Si
aucune majorité ne se dessine, le président de la République, Sergio
Mattarella, devrait laisser en place le gouvernement actuel de Paolo Gentiloni
(centre gauche), qui n’a pas besoin de demander la confiance du nouveau
Parlement, pour gérer les affaires courantes. Le temps éventuellement de
convoquer de nouvelles élections. Reste que la procédure va prendre du temps.
Les deux chambres se réuniront pour la première fois le 23 mars pour élire les
deux présidents et constituer les groupes. Alors seulement, M. Mattarella
entamera ses consultations.
Pas
de quoi surprendre l’Italie qui a appris à vivre dans l’incertitude: elle a
connu plus de 60 gouvernements depuis le début de la République en 1946.