(VOVworld) - La 8ème conférence des ministres des Affaires étrangères Japon-Chine-République de Corée s’ouvrira mercredi à Tokyo, capitale japonaise. La première depuis 5 ans. Elle visera à aplanir les tensions diplomatiques entre les 3 pays. Mais, les récents incidents risquent de compromettre le succès de cette rencontre.
Les ministres des Affaires étrangères du Japon Fuio Kishida et de la Chine Wang Yi. Photo IndianExpress |
L’évènement devrait réunir Fumio Kishida, Yun Byung Se et Wang Yi. A noter que c’est la première fois depuis l’investiture de Xi Jinping à la présidence chinoise en 2012 qu’un ministre chinois des Affaires étrangères se rendra au Japon.
Un ordre du jour riche
Lors de cette conférence, les 3 ministres des Affaires étrangères échangeront sur les questions majeures de la région et du monde, sur la coopération tripartite et ses orientations de développement. La Chine et le Japon devraient aborder le conflit territorial des îles administrées par le Japon sous le nom de Senkaku et revendiquées par la Chine sous l'appellation de Diaoyu. Séoul et Pékin envisagent de discuter de l’installation par la République de Corée et les Etats-Unis d’un système de missiles anti-balistiques Terminal High Altitude Area Defense THAAD. Mais le dossier nucléaire nord-coréen sera un thème majeur.
La conférence visera aussi à préparer le sommet tripartite prévu en marge du sommet du G20 regroupant les économies développées et émergentes qui se tiendra en septembre prochain en Chine.
Tensions avant l’ouverture
Si chacune des parties s’est déclarée favorable à l’organisation de la conférence des ministres des Affaires étrangères, des divergences non-négligeables existent entre Tokyo et Pékin et entre Pékin et Séoul.
Les divergences dans le conflit sur la souveraineté des îles Senkaku-Diaoyu sont fortes. La semaine dernière, le Japon a déclaré augmenter son budget de défense à 50 milliards de dollars en 2017, une hausse de 2,3% par rapport au budget de 2016. Ce budget record permettra au Japon de fabriquer des boucliers anti-missiles et de construire de nouveaux navires de patrouilles autour des îles Senkaku-Diaoyu en mer de Chine Orientale. La veille de la conférence, la ministre japonaise de la défense Tomomi Inada a inspecté la base des forces d’auto-défense en mer à Yokosuka, au sud-ouest de Tokyo et leur a demandé de surveiller les actions en mer de plus en plus énergiques de la Chine.
Rappelons qu’avant que le Japon ne prenne ses mesures, des bateaux de pêche et de navires de la police maritime chinoise étaient entrés dans les eaux territoriales du Japon et dans la zone limitrophe des îles disputées Senkaku-Diaoyu, obligeant Tokyo a adressé plusieurs notes de protestation à Pékin.
Des tensions sérieuses existent aussi entre Séoul et Pékin. Rappelons que Washington et Séoul ont décidé d’installer un bouclier anti missiles THAAD en République de Corée en juillet 2016 afin de renforcer ses capacités défensives face aux menaces nord-coréennes. Le ministère chinois des Affaires étrangères y voit une menace pour son territoire et le président chinois Xi Jinping a ouvertement appelé Séoul à prendre compte des inquiétudes de la Chine et à se montrer prudent. Pékin a d’ailleurs commencé à annuler la délivrance des visas d’affaires pour les grandes entreprises sud-coréennes et à resserrer la gestion sur l’expansion de la culture sud-coréenne en Chine.
Les divergences qui persistent entre ces 3 pays ont été à l’origine du report de la conférence de leurs ministres des Affaires étrangères à plusieurs reprises. L’opinion espère que cette 8ème conférence ministérielle permettra aux parties de réduire leurs différends et de trouver de nouvelles voies pour dynamiser leur coopération pour la paix, la stabilité et le développement de la région et du monde.