(VOVWORLD) - Le président américain Joe Biden a effectué, les 23 et 24 mars, une visite au Canada, la première chez son plus proche allié depuis son entrée en poste il y a deux ans. Joe Biden et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont convenu d’écrire l’avenir ensemble et d’intensifier la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de l’immigration, de la défense et de la sécurité. En plus de renforcer une alliance de longue date, ce déplacement du président américain au Canada aura une importance cruciale pour l’avenir de la région.
Le président américain Joe Biden (gauche) et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Photo: Blair Gable/Reuters |
Renforcer les relations d’intérêts américano-canadiennes
La visite officielle du président américain au Canada s'inscrit dans une tradition vieille d'un siècle. La pandémie de COVID-19 ayant empêché le chef d’État américain d’effectuer ce voyage à deux reprises et bien que celui-ci soit considéré comme tardif, il s’agit, selon les observateurs, du moment opportun pour les deux parties de discuter de questions majeures dans les relations bilatérales et internationales.
Les deux voisins partageant une frontière terrestre de près de 9.000 km et de nombreux postes frontaliers informels, la lutte contre l’immigration clandestine est une question qui préoccupe particulièrement les États-Unis et le Canada. L’an passé, le nombre de demandeurs d’asile des États-Unis vers le Canada a grimpé en flèche, atteignant près de 40.000. Le nombre de personnes qui cherchent à traverser illégalement la frontière du Canada vers les États-Unis a également doublé. Lors de cette visite de Joe Biden, un accord a été conclu concernant l'immigration irrégulière. L’accord permettra au Canada de fermer le passage frontalier non officiel sur Roxham Road dans la zone frontalière commune. Il prévoit également que le Canada accueille, de manière régulière, 15.000 migrants supplémentaires venus de tout le continent américain. Les deux pays ont en outre convenu de refuser les demandeurs d’asile aux passages frontaliers informels.
La défense de l’Amérique du Nord était également au cœur des discussions entre Joe Biden et Justin Trudeau. Ces derniers se sont engagés à améliorer conjointement le Système de défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Le Canada compte en effet injecter 6,96 milliards de dollars canadiens (5,04 milliards d’USD) dans la modernisation du système de surveillance dans le Nord. Ce système radar contribuera à étendre les capacités de surveillance du NORAD au nord et à détecter de nouvelles menaces étrangères dans l’Arctique. Mais Ottawa dépensera également 7,3 milliards de dollars canadiens (5,29 milliards d’USD) pour l'achat d’avions et l’amélioration d’infrastructures en vue de son acquisition d'avions de combat F-35.
Américains et Canadiens ont également discuté de nouvelles dépenses pour les couloirs de carburants alternatifs, de projets de minéraux et de semi-conducteurs. En outre, ils ont affirmé leur détermination à établir un réseau énergétique sans émission de carbone en 2035. Les États-Unis ont aussi exprimé leur volonté d’aider le Canada à adhérer au cadre économique indo-pacifique.
Le président américain Joe Biden (gauche) et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau se rendent à leur conférence de presse conjointe, à Ottawa, au Canada, le 24 mars 2023. Photo: Mandel Ngan/AFP |
Une garantie pour l’avenir de la région
En plus de renforcer l’alliance américano-canadienne avec une série d’engagements de coopération concrets, cette visite du président américain a donné des signes positifs pour l’avenir de la région.
S’agissant du commerce, les États-Unis sont actuellement le plus grand partenaire commercial du Canada. Au cours de ces deux dernières années, la valeur des échanges commerciaux bilatéraux a atteint près de 770 millions de dollars. Mais il faut noter que la promotion du commerce entre ces deux pays profitera également à toute l’Amérique du Nord, dans la mesure où elle permettra à la région de réduire sa dépendance aux importations, en particulier celles des composants semi-conducteurs des pays asiatiques.
En outre, les accords conclus entre les États-Unis et le Canada dans l’établissement de couloirs de carburants alternatifs et d’un réseau d’énergie sans carbone aideront l’Amérique du Nord à atteindre son objectif de réduction d’au moins 15 % des émissions de méthane d’ici 2030.
Dans un monde en pleine mutation, le renforcement de la relation stratégique entre les deux alliés voisins est particulièrement important, d’autant plus qu’ils défendent un certain nombre de valeurs et d’intérêts communs. La visite de Joe Biden aura donc permis de confirmer la vitalité du partenariat américano-canadien, lequel est considéré comme l’une des relations les plus étroites et les plus intégrales au monde.