(VOVWORLD) - Si l’Union européenne est en principe disposée à imposer des sanctions à l’encontre du gouvernement biélorusse qu’elle accuse de répression de manifestants, elle reste divisée sur la façon de gérer cette crise.
Les Biélorusses descendent dans la rue pour contester la validité du scrutin (photo kinhtedothi.vn) |
Pour bien comprendre, il faut commencer par faire un point de la situation.
Tout débute le 9 août au soir. Alexandre Loukachenko vient de remporter l’élection présidentielle avec 83% des voix, succès qui lui permet en principe de décrocher un nouveau mandat de cinq ans, le sixième. Immédiatement, le président russe Vladimir Poutine le félicite. Mais à Minsk, les Biélorusses descendent dans la rue pour contester la validité du scrutin...
De son côté, l’Union européenne rejette également les résultats de la présidentielle et menace désormais d’imposer des sanctions à l’encontre des hauts responsables biélorusses, coupables selon elle, de répression à l’égard des manifestants.
Des réactions…
L'Union européenne refuse de reconnaître la réélection du président biélorusse. Elle s’apprête en outre à sanctionner « bientôt » un nombre « substantiel » de personnes tenues pour responsables des fraudes électorales et des violences qui ont suivi le scrutin. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, le 19 août, le président du Conseil européen, Charles Michel, à l'issue d'un sommet extraordinaire tenu en visioconférence. « Nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin », a-t-il insisté. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi réclamé des sanctions pour les personnes coupables de violations des droits de l’homme.
« L'Union européenne doit continuer de se mobiliser aux côtés des centaines de milliers de Biélorusses qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits, de leur liberté et de leur souveraineté », a écrit le président français Emmanuel Macron. Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a apporté un soutien sans ambiguïté aux manifestants biélorusses. « Il est clair que la Biélorussie doit trouver sa propre voie. Cela doit se faire par le dialogue et il ne doit y avoir aucune intervention extérieure », a-t-elle souligné.
… parfois contrastées
L’Union européenne travaille actuellement à la mise au point d’une liste noire de personnes qui se verront interdites de séjour en Europe et auront leurs avoirs gelés. Des premières divisions sont apparues.
Alors que les États baltes - la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie - ont imposé des restrictions de voyage à 30 responsables biélorusses, parmi lesquels le président Loukachenko, la plupart des pays membres de l’Union ont opté pour une approche par étapes, laissant ainsi la porte ouverte à une éventuelle médiation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Emmanuel Macron a proposé le 20 août, aux côtés d'Angela Merkel, une médiation européenne entre les différents acteurs de la crise en Biélorussie, en liaison avec la Russie. « Nous souhaitons que ce dialogue puisse être mis en place par les Biélorusses eux-mêmes. Mais l'Union européenne se tient prête néanmoins à accompagner celui-ci, si notre rôle de médiation peut être utile et est souhaité par les Biélorusses, avec d'autres institutions, notamment l'OSCE, et incluant la Russie dans le dialogue exigeant », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre « toute tentative d'ingérence étrangère » en Biélorussie, en menaçant d’y déployer des forces si la situation l’exige…
Force est de constater que la crise biélorusse est loin d’être résolue et qu’elle constitue une nouvelle pomme de discorde au sein de l’Union européenne, déjà en proie aux tensions greco-turques en Méditerranée.