(VOVWORLD) - Le Qatar a annoncé, le 24 août dernier, le rétablissement total de ses relations diplomatiques avec l’Iran. Cette décision a aggravé la crise du Golfe qui dure depuis trois mois.
L’émir al-Thani du Qatar
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Le Golfe est plongé depuis le 5 juin dans une grave crise diplomatique. L'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, l'Egypte et le Yémen, ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme". Doha souffre depuis lors d’un isolement sans précédent car ces pays ont également fermé leurs frontières terrestres, aériennes et maritimes au Qatar. Les tensions sont montées d’un cran quand l’Arabie Saoudite a transmis au Qatar un ultimatum en 13 points, le sommant entre autres choses, de réviser ses relations avec l’Iran, d’interdire la chaîne de télévision Al Jazeera, de fermer la base militaire turque qu’il abrite, de cesser de financer des organisations terroristes comme les Frères musulmans, l'Etat islamique ou Al-Qaïda et de payer une compensation financière… Doha a catégoriquement rejeté ces injonctions, les estimant attentatoires à la souveraineté de son pays.
Les vraies raisons de la crise
D’après les analystes, le présumé « soutien aux terroristes” invoqué par les pays du Golfe pour isoler Doha ne serait qu’un prétexte. Les vraies raisons de ce brutal isolement diplomatique sont diverses. Pour Ryad et ses alliés, ce serait une façon de protester contre le soutien présumé de Doha aux Frères musulmans et son rapprochement avec Téhéran, le puissant rival de l’Arabie Saoudite dans la région. Le Qatar est aussi critiqué pour sa prétendue complaisance avec des groupes chiites.
Le rapprochement Doha-Téhéran jette de l’huile sur le feu
Le Qatar a décidé le 24 août dernier de rétablir ses relations diplomatiques avec l’Iran. Cette décision a accentué les tensions dans le Golfe. Rappelons que l’une des conditions imposées à Doha par l’Arabie saoudite pour sortir de la crise, était de réduire ses relations avec Téhéran.
Le rapprochement entre Doha et Téhéran semblait inévitable car depuis le début de la crise, le Qatar s'était tourné vers l'Iran et la Turquie, pour contrer l’embargo imposé par l’Arabie Saoudite.
Face à l’escalade de la crise, les efforts diplomatiques se poursuivent. L’opinion internationale attend beaucoup de la reprise des visites diplomatiques entre Téhéran et Ryad, les deux grandes puissances de la région pour sortir le Golf de la crise.