Le ministre Mai Tien Dung, chef du Bureau gouvernemental et porte-parole du gouvernement, a présidé ce vendredi à Hanoï une conférence de presse

La garantie de la liberté de culte est inscrite dans la loi vietnamienne, depuis la toute première Constitution de 1946. Les clauses afférentes sont sans cesse complétées pour suivre le développement du pays dans chaque période de l’Histoire. Elles sont conformes aux conventions internationales et égales à celles de pays ayant une longue tradition juridique.

Mais si la loi vietnamienne garantit la liberté de culte, elle interdit strictement les abus, prévoyant des sanctions à l’égard de tous ceux qui agissent sous l’enseigne d’une religion pour transgresser la loi, compromettre l’ordre public et les traditions culturelles nationales.

Aucun abus autorisé

C’est le cas de l’Eglise de Dieu Société de la Mission Mondiale, qui a eu des comportements agressifs vis-à-vis du culte des ancêtres qui est la croyance traditionnelle des Vietnamiens. C’est ce qu’a fait savoir le ministre Mai Tiên Dung, chef du bureau gouvernemental lors de la conférence du 3 mai. Le Premier ministre a demandé aux services compétents et aux collectivités locales de réévaluer, de remettre sur le droit chemin et de sanctionner les activités illégales de cette organisation religieuse, a-t-il annoncé.

Selon la Commission des affaires religieuses du gouvernement, l’Eglise de Dieu Société de la Mission Mondiale a vu le jour en 1964 en République de Corée. Implantée dans plusieurs pays, elle compte des dizaines de millions de fidèles. Au Vietnam, cette organisation est présente depuis quelques années déjà. Au début, elle a créé des groupes exerçant des activités au sein de la communauté, sans pour autant disposer de permis ou  de reconnaissance officielle par les autorités. A ce jour, une seule antenne de cette église, celle basée à Hô Chi Minh-ville, a reçu un certificat du comité populaire municipal. C’était en 2017. Elle a obtenu ce certificat pour avoir satisfait à toutes les conditions requises dans la loi sur la liberté de culte de 2016. Et de fait, elle exerce la foi en respectant la loi.

Mais cette antenne à Hô Chi Minh-ville n’est qu’une exception. Dans certaines localités, essentiellement dans le Nord, on a vu apparaître certains groupes autoproclamés issus de l’Eglise de Dieu Société de la Mission Mondiale. Intéressés, ceux-ci avancent des arguments superstitieux et utilisent des moyens destinés à hypnotiser et à inciter les individus crédules. L’opinion publique s’indigne et s’alarme. La Commission des affaires religieuses du gouvernement affirme qu’il s’agit de violations de la loi sur la liberté de culte et de l’arrêté gouvernemental afférent, invitant les services compétents à intervenir.

Toute religion digne de ce nom tend vers le bien

Le point commun de toutes les religions dignes de ce nom, c’est qu’elles tendent toutes vers le vrai, le bon et le beau, qui se traduisent par certaines normes éthiques, dont le respect des parents. C’est le cas des 10 commandements de Dieu. Or, des individus autoproclamés membres de l’Eglise de Dieu Société de la Mission Mondiale ont incité des croyants à détruire l’autel des ancêtres, à quitter leur famille et à renoncer à leurs proches. Il s’agit d’un abus de religion pour provoquer le désordre social.

Aussi respectueux soit-il vis-à-vis de la liberté de culte, l’Etat vietnamien ne peut pas accepter cet abus qui piétine la croyance traditionnelle du peuple.

Certes, chacun peut avoir ses croyances, mais il faut éviter de tomber dans l’aveuglement pour être manipulé par de mauvais individus, au détriment de soi-même, de sa famille et de toute la société.

Toute propagation illégale d’une foi contraire aux mœurs et coutumes et aux normes éthiques sociales doit être condamnée et éliminée.