(VOVworld)- Encore une fois, la communauté internationale peine à réunir Palestiniens et Israéliens autour de la table des négociations. Les deux parties n’arrivent toujours pas à s’entendre au sujet de la colonisation juive. Les Palestiniens exigent d’Israël qu’il mette fin à ses constructions dans les territoires occupés, tandis que l’Etat hébreu réaffirme son droit de bâtir des logements à Jérusalem qu’il considère comme sa capitale “éternelle et indivisible”.
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Le ministère israélien de l’Intérieur a entériné le plan de construction d’environ 800 logements dans la colonie de Gilo- Photo: lemonde.fr
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Malgré les vives critiques de la part de l’Union Européenne, dimanche 21 octobre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé la poursuite de la colonisation à Jérusalem. Devant son cabinet, il a souligné sa volonté de construire dans cette ville considérée comme la capitale israélienne des monuments similaires à ce que d’autres pays ont fait dans leurs capitales, Londres, Paris, Washington ou encore Moscou. Quelques jours auparavant, le ministère israélien de l’Intérieur a officiellement entériné le plan de construction d’environ 800 logements dans la colonie de Gilo, laquelle est située dans les territoires annexés depuis 1967 par l’Etat hébreu. Pour Israël, Gilo fait partie de Jérusalem, ce que la communauté internationale refuse pourtant de reconnaître.
Entre-temps, la marine israélienne a arraisonné, samedi 20 octobre, un navire transportant des militants sociaux pro-palestiniens près des côtes de la bande de Gaza. Israël regarde également d’un mauvais oeil la visite historique de l’émir du Qatar dans ce territoire. Alors que Hamad bin Khalifa al-Thani est venu lancer des projets de construction en annonçant une augmentation de l’aide à bande de Gaza, qui passe de 254 millions à 400 millions de dollars, Tel Aviv l’accuse de “sabotage de la paix”.
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L’Etat hébreu réaffirme son droit de bâtir des logements à Jérusalem qu’il considère comme sa capitale “éternelle et indivisible”-Photo: radio canada
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Selon de nombreux observateurs, ces nouveaux agissements de la part d’Israël ne font que fragiliser davantage le processus de paix. Auparavant, le président palestinien Mahmoud Abbas a signifié à l’Etat hébreu ses 4 principes pour relancer les pourparlers de paix, à savoir la co-existence de deux Etats sur la base des frontières d’avant 1967, la fin de la construction des logements juifs, la libération de tous les prisonniers palestiniens et enfin l’annulation de toutes les décisions contraires aux engagements bilatéraux signés en l’an 2000. Mahmoud Abbas a aussi écrit au président américain Barack Obama pour lui annoncer ses conditions à la reprise des négociations avec Israël, allié stratégique des Etats-Unis. Mais apparemment, tous ces efforts ont été vains.
Face à la décision israélienne de poursuivre les constructions à Jérusalem, la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a exprimé son “profond regret”, en rappelant que les logements juifs sont illégaux au regard du droit international et qu’ils menacent la viabilité de la solution des deux Etats. D’ailleurs, cette décision va à l’encontre des engagements pris par Israël lui-même dans le cadre de la feuille de route pour la paix conclue en 2003.
Pendant ce temps, la situation en Palestine connaît de nouvelles évolutions. Dimanche 21 octobre, les partisans du Fatah du président Mahmoud Abbas ont déclaré leur victoire lors d’élections locales en Cisjordanie, les premières depuis 2006. A noter que le Hamas a boycotté ce scrutin suite à des disputes avec le Fatah. Cette fissure au sein des autorités palestiniennes vient s’ajouter au fardeau politico-économique que doit porter M.Abbas. Déjà, le chef de l’Autorité monétaire palestinienne s’est déclaré incapable de payer le salaire de son personnel le mois prochain, faute de pouvoir emprunter davantage aux banques locales.
Le conflit israélo-palestinien est le plus long de l’histoire mondiale contemporaine. Le processus de négociations va d’impasse en impasse, et l’instabilité continue de régner en maître dans cette région. La principale pierre d’achoppement réside dans les constructions juives à Jérusalem: les Israéliens n’en finissent pas d’y bâtir de nouveaux logements alors que les Palestiniens refusent de négocier tant que ces constructions se poursuivent. Statu quo donc. Dans le contexte actuel, force est de constater que la paix est encore loin.