(VOVworld)- Depuis plus de 6 mois que les américains ont replié leur drapeau le 15 décembre 2011 en Irak, marquant la fin de leur mission qui a duré près de 9 ans dans ce pays, jusqu’à présent, la sécurité dans ce pays du golf persique reste toujours une grande énigme. Les soucis de la communauté internationale concernant la dispute du pouvoir en Irak après le retrait des soldats américains ou encore la réapparition des terroristes s’accroissent après les attentats perpétrés lundi coûtant la vie à une centaine de personnes, faisant du 23 juillet la journée la plus sanglante depuis plus de 2 ans en Irak.
La série d’attentats qui ont secoué tout l’Irak lundi se solde par un lourd bilan, avec au moins 111 morts. Plus de 216 personnes ont également été blessées dans cette série de 27 attaques coordonnées qui ont touché 18 villes, dont la capitale Bagdad. Les attaques les plus sanglantes se sont produites à Taji, à 25km au Nord de Bagdad avec un attentat suicide et des attentats à la bombe aux abords de la route, faisant 18 morts et 29 blessés. À Dhuluiyah dans la province de Salahudin, à 80km au nord de la capitale, des rebelles inconnus munis d’armes lourdes ont attaqué une base militaire, tuant 15 soldats et 2 membres du groupe Sahwa pro-gouvernemental. D’autres rebelles ont attaqué un poste de contrôle du Sahwa en banlieue de Samarra, à 110km au nord de Bagdad, prenant la vie à 2 soldats et blessant 3 personnes. Entretemps, une série d’attentats à la bombe et des tirs dans la capitale ainsi que dans différentes localités du nord comme Saadiyah, Khan Beni Saad, Kirkuz, Tuz Khurmatu et Dibis ont fait 45 morts et au moins 74 blessés. Aucune organisation n’a revendiqué ces attaques. Mais précédemment, le groupe d’al Qaïda avait annoncé son intention de reprendre le contrôle du territoire irakien.
Ce ne sont pas les premières attaques à la bombe en Irak. Il s’en était déjà produites dans ce pays durant la présence militaire américaine. Mais depuis le retrait des effectifs militaires américains, elles ont gagné en intensité. Le 22 juillet, 3 attaques à la voiture piégée se sont produites successivement à Mahmudiya, à 30km au sud de Bagdad, coûtant la vie à 11 personnes et en blessant 38 autres. Selon les chiffres, les attaques à la bombe ont fait au moins 237 morts et 603 blessés pour le seul mois de Juin, faisant de ce mois l’un des plus sanglants depuis le retrait des militaires américains. Dans une déclaration sur son site web, le groupe rebelle “l’état musulman d’Irak” ayant des liens avec le réseau d’al Qaïda, a revendiqué près de 40 attaques sanglantes en Irak. Tous les attentats à la bombe et les tirs ont visé les pèlerins chiites ou les forces de sécurité irakiennes.
Il est clair qu’en dépit des efforts du gouvernement et des forces de sécurité irakiennes visant à maintenir l’ordre dans le pays, la violence n’a cessé de s’accroître. L’opinion s’interroge sur l’aptitude du régime de Bagdad à gouverner le pays. Selon les observateurs qui suivent les évolutions de ce pays, les divergences et la division interne empêchent le milieu politique irakien de trouver une voix commune pour la direction du pays. L’Irak, déchiré après le retrait des soldats américains, est menacé d’être divisé en 3: les provinces pétrolifères du nord pour les Kurdes, les provinces du centre pour les chrétiens et les sunnites et les provinces du Sud, riches en pétrole, elles aussi, pour les chiites. Tout récemment, les 4 provinces centrales de Salah al Din, Diyala, Anbar et Nineveh ont appelé à la fondation d’un état indépendant sunnite car selon eux, le gouvernement central dirigé par des chiites ne veille pas à leurs intérêts et les traite comme des citoyens de deuxième classe.
De plus, le 19 juin dernier, la cour pénale irakienne a relancé le jugement pour meurtre du vice-président irakien en fuite Tariq al Hashimi, appartenant au bloc sunnite Iraqiya au parlement. La réouverture de ce procès controversé reflète de réelles divergences au sein du régime de Bagdad. Fin 2011, le conseil suprême des juges irakiens a émis un mandat d’arrêt contre Tareq al Hashemi, ce qui a provoqué toutes sorte de réactions au sein du régime irakien. Le bloc Iraqiya avait déclaré le boycott du parlement pour protester contre le retard du Premier Ministre Nouri al Maliki dans le règlement des impasses politiques liées à la création d’un gouvernement de coalition entre les communautés sunnite, shiite et kurde.
La dispute du pouvoir qui n’est pas radicalement résolue constitue un grand avantage pour les terroristes. Les attaques de lundi en sont une preuve concrète. Il est certain que les irakiens auront peu d’espoir de retrouver le calme complet dans un avenir proche tandis que la dispute pour le pouvoir reste encore à son apogée, sans signe de répit./.