La Syrie à nouveau au bord de la guerre civile

(VOVworld) - L'opposition syrienne a suspendu sa participation «formelle» aux négociations de paix pour protester contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain. Les négociations en cours à Genève sont donc au point mort. Quant à la Syrie, elle risque de basculer à nouveau dans la guerre civile.


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Pas de négociations sans trêve... Le coordinateur de l'opposition syrienne, Riad Hijab, a jugé «inacceptable» de poursuivre les négociations, alors que le pouvoir de Damas continue de «bombarder et d'affamer les civils» en menant une offensive militaire contre la région d'Alep, au mépris de la trêve instaurée le 27 janvier dernier. Du côté du pouvoir syrien, on accuse l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, qui sont les principaux soutiens de l'opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix à Genève.

Toujours les mêmes divergences

Ce n'est pas la première fois que l'opposition quitte ainsi la table des négociations. Elle l'avait déjà fait il y a deux mois, et pour les mêmes raisons: pour protester contre l’escalade de violence sur le terrain. Jusqu’à présent, ces négociations sont placées sous l'arbitrage de l’ONU, dont l'émissaire, Staffan de Mistura, a bien du mal à à faire entendre raison aux uns et aux autres, tant les positions sont antagonistes. C'est en fait le cas du président Bachar al-Assad qui constitue la principale pomme de discorde. Soutenu par les Etats-Unis, le Haut comité des négociations (HCN), qui représente l’opposition, réclame la mise en place d'un organe gouvernemental de transition, excluant Bachar al-Assad. Cet organe dirigerait le pays pendant une période 18 mois en attendant la tenue d'élections présidentielles. Pour ce qui est d'un éventuel gouvernement de coalition, les deux parties semblent, à la rigueur, disposées à trouver un compromis, mais pas sur le sort du président Assad: "pas négociable", pour les tenants de l'actuel régime de Damas, soutenus par la Russie.  

Une situation de plus en plus critique

Pendant ce temps, sur le terrain, la situation devient de plus en plus critique, et notamment dans le nord du pays, à Alep et dans ses alentours. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a tiré le signal d'alarme, en dénonçant un nombre beaucoup trop élevé de civils tués. Dans la seule journée du mardi 19 avril, ce sont 44 civils qui ont trouvé la mort, victimes de frappes aériennes menées par l’armée de l’air syrienne sur deux marchés de la province d’Idlib, au nord-ouest du pays. La guerre civile, qui est entrée dans sa 6ème année, a déjà fait plus de 270 mille morts et poussé des millions de personnes à fuir le pays, provoquant une crise migratoire sans précédent en Europe.

Les efforts diplomatiques se poursuivent

Malgré cette nouvelle volte-face de l’opposition, les efforts diplomatiques se poursuivent. Staffan de Mustura se démène avec les parties en présence, dans l’espoir de reprendre les négociations dès cette semaine.

En estimant que les négociations de Genève ne sont pas tout à fait gelées, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov semble vouloir lui donner raison. Sergei Lavrov fait partie de ceux qui pensent qu'un gouvernement de coalition dirigé par Bachar al-Assad serait la solution de sagesse, mais cette solution, l'opposition syrienne y est, pour l'instant, résolument hostile. Et en attendant que se règle cet intense ballet diplomatique, la Syrie est en proie au chaos.


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