(VOVworld) - Le Vietnam a donc officiellement signé avec l’Union Européenne un accord de partenariat et de coopération qui devrait créer un nouveau cadre juridique plus favorable à l’élargissement des liens bilatéraux. Quelles sont les nouveautés de cet accord et quelles sont les perspectives qu’il ouvre aux relations vietnamo-européennes ?

La signature de cet accord de partenariat et de coopération a marqué un progrès important dans les relations entre le Vietnam et l’Union Européenne. D’une aide au développement, à la réduction de la pauvreté, à la transition économique, celles-ci acquièrent désormais un statut de partenariat égal et de coopération globale. Dans cet esprit, cet accord constitue une preuve vivante du développement et de l’approfondissement des relations bilatérales depuis plus de 20 ans. Il marque également un jalon important dans ce processus, portant les relations entre le Vietnam et l’Union Européenne à une nouvelle hauteur, plus en rapport avec l’importance  de l’Union Européenne au 21ème siècle et avec la position croissante du Vietnam après plus de 25 ans de renouveau. Selon Pham Binh Minh, ministre vietnamien des Affaires Etrangères, par rapport à l’accord-cadre de 1995, ce nouvel accord traduit de manière plus harmonieuse les intérêts et les priorités de chacune des deux parties : « Cet accord de partenariat et de coopération élargit la coopération dans les domaines dont le Vietnam a grandement besoin et où l’Union Européenne excelle, par exemple les sciences, les technologies, l’éducation et la formation. Il favorise également une coordination d’actions à l’échelle mondiale, permettant au Vietnam de faire valoir davantage son rôle sur la scène internationale, notamment dans l’adaptation au changement climatique, la lutte contre les menaces sécuritaires non traditionnelles comme le terrorisme ou la prolifération des armes de destruction massive. Dans tous ces domaines, l’Union Européenne compte sur la participation du Vietnam. »

Pham Binh Minh se veut optimiste sur les perspectives des relations avec les 27 après la signature de cet accord. D’une part, les dirigeants des deux parties accordent une grande importance au développement de ces relations. D’autre part, l’Union Européenne aura beaucoup à gagner en resserrant les liens avec le Vietnam, vu la position géopolitique et économique importante du pays au sein de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), laquelle affirme de plus en plus son rôle central dans la région. Le Vietnam a assumé la présidence aséanienne en 2010. A partir du 1er juillet prochain, il sera le coordinateur des relations entre l’ASEAN et l’Union Européenne, avant d’occuper le poste de secrétaire général de l’association en 2013. Autre raison pour être optimiste : le potentiel de  coopération en matière de commerce et d’investissement est énorme. Malgré les nombreuses difficultés économiques de part et d’autre, la valeur des échanges commerciaux s’est accrue l’an dernier de 36%, pour atteindre 24 milliards de dollars. Actuellement, les échanges commerciaux avec le Vietnam ne représentent que 0,5% du volume total de l’import-export européen, mais ce chiffre devrait évoluer fortement lorsque les deux parties auront conclu un accord de libre échange. Les négociations ont d’ailleurs débuté, suite à la signature de l’accord de partenariat et de coopération. Franz Jessen, ambassadeur et chef de la délégation de la Commission Européenne au Vietnam, a dit : « La crise n’a nullement affecté le commerce bilatéral entre le Vietnam et l’Union Européenne. Nous nous attendons en effet à une croissance spectaculaire cette année. A mon avis, l’accord de libre échange va profiter non seulement au Vietnam mais aussi à l’Union Européenne, une fois que les deux parties auront établi une entente politique solide. Actuellement,  ce sont de bons partenaires qui ont tout intérêt à s’orienter vers une zone de libre échange plus ambitieuse et aussi plus rentable pour l’un comme pour l’autre. »

Vietnamiens et Européens s’attèlent désormais à renforcer leur coordination dans les tribunes régionales et internationales, à accélérer les démarches en vue d’une reconnaissance par l’Union Européenne du statut d’économie de marché au Vietnam. Ils coopèrent également dans l’éducation, la formation, la protection de l’environnement, l’adaptation au changement climatique, l’énergie, la prévention et la réduction des dégâts causés par les catastrophes naturelles. Le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, devrait se rendre au Vietnam en fin d’année.

Certes, la crise de la dette publique dans la zone euro est défavorable à l’intensification des échanges commerciaux, des investissements et des aides publiques en faveur du Vietnam, mais les dirigeants des deux parties sont déterminés à aller de l’avant. Ils feront tout leur possible pour que les liens vietnamo-européens se resserrent chaque jour davantage, au profit de tous.