(VOVWORLD) - Le président américain Donald Trump a donné le 12 janvier 120 jours à ses partenaires européens pour durcir les conditions de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Faute de quoi, les Etats-Unis s'en retireraient. Face à cet ultimatum, Berlin, Paris et Londres ont rappelé ce weekend leur attachement à l'accord.
La centrale d'Arak - Photo AP/TTXVN |
Les grandes puissances et l’Iran ont conclu, le 14 juillet 2015 à Vienne, à l’issue de 21 mois de négociation, un accord pour résoudre le dossier du nucléaire iranien, mettant fin à douze ans de crise. Cet accord dit JCPOA qui vise à garantir le caractère pacifique et civil du programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions.
Si cet accord était considéré comme l’une des plus grandes réussites de l’administration de Barack Obama, Donald Trump, pour sa part le considère comme « l’un des pires contrats jamais signés”.
Pourquoi ces ruades de Donald Trump ?
Des 7 pays signataires de l’accord, seuls les Etats-Unis entendent le modifier.
Il est le « pire » accord et le « plus déséquilibré » jamais conclu par Washington, assurait Donald Trump alors qu’il était encore candidat à la présidentielle américaine arguant qu’il permettrait à l’Iran de continuer à développer son arsenal nucléaire. Le milliardaire avait même promis de "déchirer" l'accord une fois élu.
Pour tenir sa promesse électorale, Donald Trump a annoncé le 13 octobre 2017, sa décision de ne pas certifier l’accord sur le nucléaire iranien alors même que l’AIEA affirmait que l’Iran en respectait les clauses. En juillet, Washington avait décidé d’appliquer de nouvelles sanctions contre Téhéran pour punir le pays pour ses missiles balistiques et ses activités militaires «pernicieuses» au Moyen-Orient. S’il est vrai que les Etats-Unis ont toujours dénoncé «le soutien continu de Téhéran à des groupes terroristes tels que le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique palestinien qui menacent la stabilité au Moyen-Orient» et fustigé l’Iran pour son «appui déterminé» au président syrien Bachar al-Assad et aux rebelles Houthis au Yémen, d’après les analystes, les vraies motivations du locataire de la Maison Blanche sont ailleurs. Selon eux, Donald Trump souhaiterait rassurer ses deux alliés proches: Israël et Arabie Saoudite, deux ennemis viscéraux de l’Iran. Si la décision de Washington s’est heurtée à une très large vague de réactions des grandes puissances, elle a, à l’inverse été largement saluée par Tel-Avif et Riad.
Un amendement est-il possible ?
Jusqu’à maintenant, Berlin, Paris et Londres ont toujours soutenu les termes de l’accord. Téhéran a redit vendredi dernier que l'accord n'était pas « renégociable » et menace, dans le cas contraire, de reprendre immédiatement ses activités d'enrichissement d'uranium, susceptibles de déboucher sur la production, à terme, d'armes nucléaires.
Simon Gass, ex-négociateur britannique dudit accord, a déclaré dans le « Guardian » de samedi que des discussions étaient en cours entre Européens et Américains depuis des semaines et qu'il jugeait « désirable mais difficile » de trouver « une faille qui permettrait de répondre aux préoccupations de Donald Trump tout en respectant le JCPOA ».