(VOVWORLD) -
Des combats aux armes lourdes ont éclaté, dimanche
27 septembre, dans la région du Nagorny Karabakh,
disputée depuis des décennies par l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Ces
affrontements font craindre la reprise du conflit meurtrier qui avait opposé
les deux nations dans les années 90 et un embrasement de la région.
La région du Nagorny Karabakh,
disputée depuis des décennies par l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Photo: VTC
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Le 28 septembre,
le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé avoir éliminé 550
militaires arméniens, détruit 22 tanks, 15 systèmes de défense antiaériens, 18
drones, 8 batteries d’artillerie et 3 dépôts de munitions. L’armée arménienne a
démenti ces chiffres et annoncé 200 morts dans les rangs de l’armée
azerbaïdjanaise.
Escalade des tensions
Un tank
de l’armée azerbaïdjanaise est détruit. Photo : AP
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Les combats
s’intensifient entre les forces du Nagorny Karabakh,
soutenues par l’Arménie, et les troupes d’Azerbaïdjan, dans cette région
séparatiste peuplée majoritairement d’Arméniens.
Malgré les appels à la retenue, aucun signe d’apaisement n’apparaît entre
l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui se disputent ce territoire montagneux enclavé
dans la République d’Azerbaïdjan.
Les présents affrontements, qui sont beaucoup plus acharnés que ceux du
mois de juillet, ont pris une tournure d’autant plus inquiétante qu’Erevan
et Bakou s’accusent mutuellement d’avoir recouru à des forces militaires
extérieures. L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie d’employer des mercenaires syriens
et d’autres pays du Moyen-Orient. L’Arménie de son côté dénonce l’ingérence
turque, ce que l’Azerbaïdjan dément, mais le 27 septembre, le président turc
Recep Tayyip Erdogan a lui-même déclaré que son pays demeurera aux côtés de
l’Azerbaïdjan avec tous ses moyens.
De vives inquiétudes...
Ces combats, les
plus meurtriers depuis 2016, ont provoqué l’inquiétude internationale, l’ONU,
la Russie, la France et les États-Unis appelant notamment à un cessez-le-feu
immédiat. Le président russe, Vladimir Poutine, a appelé, dimanche 27
septembre, à mettre tout en œuvre pour éviter une escalade de la confrontation.
Le même jour, le président Donald Trump a déclaré que les États-Unis
observaient «très fermement» le conflit. L’Union européenne a jugé lundi 28
septembre la situation au Karabakh « très préoccupante » et toute
ingérence dans cette région « inacceptable ». Une réunion d’urgence à
huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Haut-Karabakh est prévue ce mardi
29 septembre à la demande de pays européens.
Les analystes
estiment qu’une intervention rapide de la communauté internationale est
indispensable pour faire baisser les tensions actuelles. Beaucoup comptent sur
la Russie. Partenaire et alliée de l’Arménie, mais aussi l’un des
principaux pourvoyeurs d’armes de l’Azerbaïdjan, il va de l’intérêt de la
Russie de s’activer pour éviter l’aggravation d’un conflit qui aurait des
conséquences désastreuses dans sa propre zone d’influence.