Ce qu’il faut retenir du cadre de Windsor

L’Union européenne et le Royaume-Uni signent le "cadre de Windsor". Photo: VOV

Finalisé fin février après de longues négociations, ce cadre de Windsor vise à maintenir la paix rétablie en 1998 dans l’île d’Irlande tout en protégeant le marché unique européen.

Il prévoit que les contrôles sur les marchandises en provenance du Royaume-Uni, c'est-à-dire de l’autre côté de la mer d’Irlande, s’effectueront à leur arrivée en Irlande du Nord. Les colis passant du Royaume-Uni à l’Irlande du Nord emprunteront une «voie verte», c’est-à-dire qu’ils ne subiront aucun contrôle douanier de la part de l’Union européenne, alors que ceux qui sont destinés au marché unique européen, dont la République d’Irlande fait partie,  emprunteront une «voie rouge», soumise donc au contrôle.

Bruxelles a décidé de créer un mécanisme d’urgence dit «frein de Stormont» permettant aux députés nord-irlandais de bloquer l’application de nouvelles règles commerciales votées à Bruxelles, et susceptibles de s’appliquer en Irlande du Nord. En contrepartie, Londres accepte le maintien de certaines lois européennes et de la compétence de la Cour de justice européenne en Irlande du Nord.

Les observateurs internationaux ont été unanimes à saluer les concessions qui ont été faites de part et d’autre pour aboutir à ce cadre de Windsor, qui, outre qu’il permet  des échanges commerciaux fluides au sein du Royaume-Uni, a le grand mérite de ne pas compromettre l’accord de paix obtenu en 1998, au terme d’une guerre civile de trois décennies qui aura fait 3.500 morts.

Un nouveau chapitre dans les relations Bruxelles-Londres

Conséquence de la signature de ce cadre de Windsor, Londres a l’accès à Horizon Europe, un projet de recherche et d’innovation très ambitieux de l’Union européenne, doté d’un budget de 95 milliards d’euros.

Mais ce texte a également contribué à réinstaurer un climat de confiance, sérieusement mis à mal par le Brexit. Pour preuve, la France a changé son approche vis-à-vis du Royaume-Uni en organisant, en février dernier, le premier sommet Royaume-Uni-France en cinq ans, et ce à quelques jours après la finalisation du cadre de Windsor... De son côté, Madrid pourrait relancer les négociations avec Londres au sujet de la souveraineté de Gibraltar, un territoire britannique d’outre-mer situé sur la côte sud de l’Espagne.

La signature officielle du cadre de Windsor a marqué un tournant majeur dans les relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Les deux parties pourront désormais se concentrer sur d’autres sujets, comme, par exemple, les impacts du conflit russo-ukrainien sur la stabilité géopolitique en Europe.