(VOVworld) – A l’unisson, la communauté internationale a dénoncé la militarisation croissante de la mer Orientale par la Chine. Maintenir la libre navigation maritime et aérienne et trouver une solution pacifique aux litiges en mer Orientale, tel est le message transmis lors du 15ème dialogue de Shangri-la.
Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha a placé les contentieux en mer Orientale en tête des 7 défis sécuritaires majeurs devant être relevés en Asie-Pacifique
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Protestations contre les revendications de Pékin
La question de la mer Orientale a été très largement abordée à Singapour lors du dialogue de Shangri-la qui réunissait les chefs de la défense, de la diplomatie et les responsables militaires d’une trentaine de pays et territoires. Les participants se sont déclarés très inquiets face aux remblaiements et aux constructions illégaux menés depuis un an par la Chine pour transformer les récifs coralliens en ports et en bases militaires. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Inde et d’autres pays ont soutenu que la liberté de navigation maritime et aérienne devait prévaloir dans ces eaux hautement stratégiques et que Pékin devait se conformer au droit international. Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha a placé les contentieux en mer Orientale en tête des 7 défis sécuritaires majeurs devant être relevés en Asie-Pacifique. « Pour renforcer la sécurité régionale, les pays de la région doivent resserrer leurs liens de confiance et le respect mutuel » a indiqué M. Chan-Ocha. Il a aussi appelé les pays qui revendiquent leur souveraineté dans cette zone à privilégier les intérêts communs plutôt qu’à accentuer leur nationalisme.
Le secrétaire à la Défense américain, Ashton Carter, a lui-aussi exprimé ses préoccupations face aux agissements de la Chine. Lors du débat « Règlement des défis sécuritaires compliqués en Asie », il a condamné les « tentatives stratégiques » et la politique expansionniste de Pékin en mer Orientale. La Chine va s’isoler de plus en plus de la communauté internationale, a mis en garde le chef du Pentagone, qui a invité les pays concernés à mettre en place un dispositif susceptible d’éviter les conflits.
Les agissements chinois mettent à mal le statut quo régional et l’ordre international, a déclaré le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani lors de la séance
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Les agissements chinois mettent à mal le statut quo régional et l’ordre international, a déclaré le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani lors de la séance « Gérer les concurrences militaires en Asie ». La mer Orientale étant une région hautement stratégique pour le commerce international, le maintien de sa stabilité et de sa sécurité doit être l’affaire de tous, a-t-il déclaré appelant la Chine, en tant que puissance mondiale, à agir de manière plus responsable et à ne pas recourir à la force pour revendiquer irrationnellement sa souveraineté.
Son homologue indien Manohar Parrikar a, pour sa part, plaidé pour un respect absolu du droit international, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS) pour garantir la liberté de navigation maritime et aérienne en mer Orientale.
Coopérer au lieu de se quereller
C’est le mot d’ordre lancé par le Premier ministre thaïlandais, les ministres japonais et français de la défense devant les centaines de représentants présents. Bangkok soutient la voie pacifique et les dispositifs juridiques pour résoudre les litiges, a dit Prayuth Chan-ocha, qui a également lancé un appel à la solidarité aux pays aséaniens, soutien tout à fait indispensable pour régler les contentieux en mer Orientale. Le ministre japonais de la défense a, de sont côté, appelé les pays concernés à appliquer la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC) et à travailler ensemble pour parvenir dès que possible à un code de conduite (COC). Le ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian a insisté sur la nécessité d’observer sérieusement la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer de 1982 et d’élaborer le code de conduite des parties en mer Orientale.
Seul le droit international est susceptible d’être appliqué pour régler les différends et maintenir la paix. Ce principe a été ré-affirmé lors du 15ème dialogue de Shangri-la.