(VOVWORLD) - Considéré depuis plusieurs décennies comme l’un des « points chauds » du monde, le Moyen-Orient connaît récemment des tensions inquiétantes, causées essentiellement par les visées ambitieuses de certaines grandes puissances. La communauté internationale craint un regain de violence dans cette région toujours en proie à l’instabilité.
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En date du 18 novembre, la Maison Blanche a fait savoir, par l’intermédiaire du Secrétaire d’État Mike Pompeo, que l’établissement des colonies israéliennes en Cisjordanie n’était pas contraire au droit international. Cette décision rompt avec la position diplomatique adoptée depuis plus de quarante ans vis-à-vis de son allié hébreu, mais également avec l’avis juridique du département d’État américain exprimé en 1978 sur la non-conformité des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens par rapport au droit international.
Cette annonce a eu l’effet d’une bombe au sein de la communauté internationale. Le monde arabe et de nombreux alliés de Washington ont condamné fermement la position américaine. Pour l'ambassadeur palestinien aux Nations Unies, Riyad Mansour, l’administration de Donald Trump a mis à néant tous les efforts de paix qui avaient été déployés dans la région. Pour lui, cette décision est irresponsable et n’a aucune valeur juridique.
Le secrétaire général de la Ligue Arabe, Ahmad Abu Gheith a également condamné vivement les propos du Secrétaire d’État américain Mike Pompeo, lesquels selon lui, pousseront les colons israéliens à se montrer plus violents envers les Palestiniens et saccagent l’espoir de voir la fin de la colonisation.
Dans un communiqué commun daté du 20 novembre, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et la Pologne ont vivement critiqué la position du chef de la diplomatie américaine, estimant que "toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international, et érode la viabilité d'une solution à deux États et la perspective d'une paix durable" et appelé Israël "à mettre fin à toute activité de colonisation conformément à ses obligations de puissance occupante".
48 heures après la déclaration des États-Unis, les autorités israéliennes ont ordonné la fermeture pour six mois de plusieurs organisations palestiniennes à Jérusalem, parmi lesquelles une chaîne de télévision. La Palestine et plusieurs pays arabes ont estimé que ces fermetures étaient en violation des accords d'Oslo. De nombreux experts ont estimé qu’Israël pourrait multiplier les actions provocatrices tandis que les groupes armés palestiniens ont menacé Israël et les États-Unis de représailles.
La reconnaissance par l’administration américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël et le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem en 2017 avaient suscité une vague de protestion des Palestiniens et de la communauté internationale. Des affrontements sanglants tout au long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza avaient à l’époque fait des centaines de morts et des milliers de blessés. La récente décision américaine plonge de nouveau la région dans la tourmente et compromet davantage un processus de paix dans l’impasse.