(VOVworld)- Un mois après sa démission, Alexis Tsipras se retrouve de nouveau à la tête du gouvernement grec suite à la victoire éclatante de son parti Syriza aux élections législatives du 20 septembre. Que doit-il faire pour rétablir une économie en totale récession, régler la crise des migrants et faire croire aux grecs à un meilleur avenir ?
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Le parti d’Alexi Tsipras, Syriza a remporté les élections législatives dimanche avec 35,46% des voix, contre 28,10% pour le parti de droite Nouvelle Démocratie. Syriza a obtenu 145 des 300 sièges du parlement. Ce résultat montre que les Grecs veulent rester dans la zone euro et qu’ils font confiance à leur Premier ministre pour sortir le pays de la crise.
Elections anticipées : un plan bien calculé
En août dernier, Alexis Tsipras a annoncé sa démission et convoqué des élections législatives anticipées. En fait, sa décision d'anticiper les élections générales n’avait à l’époque surpris personne à Athènes : le compte à rebours de l'officialisation du divorce entre le premier ministre grec et son aile gauche avait commencé le 14 août lors du vote du troisième programme d'ajustement budgétaire. Selon les analystes, Alexis Tsipras devait alors évincer les frondeurs pour gouverner et le premier ministre a bien fait d'agir vite. Selon eux, organiser des élections en septembre donnait à Alexis Tsipras une meilleure chance de les remporter car le manque de temps empêcherait les frondeurs de former un parti solide. A l’inverse, si le scrutin s’était déroulé après septembre, les chances de prospérer seraient moindres car les mesures d’austérité exigées par les créanciers s’appliqueront dès octobre pour que Athène puisse recevoir le 3ème plan d’aide.
Une économie toujours en récession
Une chose est certaine : La Grèce a toujours besoin de ce 3ème plan d’aide pour lui éviter un nouveau défaut de paiement. En fait, l’économie grecque ne montre aucun signe de relance depuis 2010 et elle est toujours au bord du gouffre : son industrie a brutalement chuté et son taux de chômage est toujours alarmant : 25%. A cela doivent s’ajouter des instabilités sociales qui s’aggravent de plus en plus.
Elu le 25 janvier 2015 avec 59% de suffrage, un record, le gouvernement d’Alexi Tsipras n’a pas réussi à sortir le pays de la crise et il a été fortement critiqué pour avoir capitulé, face aux créanciers, en acceptant des réformes d’austérité.
Les grands défis à relever
Relancer une économie au bord du gouffre, régler la crise migratoire, poursuivre les réformes pour rassurer les créanciers. Le tout sur fond de colère populaire grandissante face aux mesures d’austérité. Voilà autant de défis que le nouveau gouvernement de Tsipras devrait relever. La tâche ne sera pas aisée. Alexis Tsipras a réussi son pari, mais le fort taux d’abstention qui dépasse 40 % dans un pays où le vote est censé être obligatoire est un clair avertissement au futur gouvernement.